David Cameron a envoyé un texto de soutien à Rebekah Brooks, la semaine où l'ex-reine des tabloïdes a démissionné à cause du scandale des écoutes, affirment deux journalistes britanniques qui y voient une illustration de la proximité entre le premier ministre et l'empire Murdoch.

Ces révélations interviennent avant l'audition vendredi par une commission d'enquête de cette ancienne protégée du magnat Rupert Murdoch, qui pourrait se révéler embarrassante pour M. Cameron. Au même titre que le témoignage jeudi d'Andy Coulson.

Ce dernier, ancien rédacteur en chef du News of the World, ex-tabloïde du groupe Murdoch au centre du scandale, a été directeur de la communication du premier ministre, avant d'être contraint à la démission.

Selon Francis Elliott, du Times, et James Hannin, de l'Independent, coauteurs d'une biographie du premier ministre, Cameron avait écrit à Brooks, dans son message, de «ne pas se laisser abattre et qu'elle va se tirer de ce mauvais pas».

«Ces contacts se sont arrêtés brutalement peu après, Brooks ne voulant pas embarrasser Cameron, et lui voulant pouvoir assurer, la main sur le coeur, qu'ils n'avaient pas été en contact», assurent les journalistes dans leur livre dont des extraits ont été publiés par le Times.

Cette biographie, intitulée «Cameron : practically a conservative», raconte aussi que Rebekah Brooks et David Cameron se rendaient souvent des visites en voisin dans leur maison de l'Oxfordshire (sud-est de l'Angleterre).

La commission d'enquête Leveson sur les écoutes, qui doit entendre Rebekah Brooks et Andy Coulson, a pour mission de se pencher sur les pratiques de la presse britannique et ses liens avec le pouvoir et la police.

Rebekah Brooks, 43 ans, est soupçonnée de corruption de policiers et de complicité dans le scandale des écoutes.

Tout comme Andy Coulson, elle a été interpellée et remise en liberté conditionnelle dans le cadre de l'enquête policière.

Le News of the World (NotW), fermé en juillet dernier, est soupçonné d'avoir fait écouter quelque 800 personnalités dans les années 2000 pour alimenter sa machine à scoops.

Scotland Yard a reconnu dernièrement avoir prêté à Brooks un cheval mis à la retraite, à l'époque où elle dirigeait News International. David Cameron a admis avoir monté l'animal chez les Brooks.

Le chef du gouvernement a aussi été contraint à plusieurs reprises à se justifier sur le recrutement d'Andy Coulson.