Anders Behring Breivik criait de joie en tirant sur les jeunes rassemblés sur l'île d'Utoya, a affirmé mercredi une rescapée de la fusillade dans laquelle 69 personnes ont péri l'an dernier en Norvège.

S'exprimant d'une voix claire et décidée, Tonje Brenna a raconté au tribunal d'Oslo comment, réfugiée dans le recoin d'une falaise, elle avait entendu les effusions de joie du tueur alors que des corps tombaient tout autour d'elle le 22 juillet 2011.

«Je suis absolument sûre que j'ai entendu des cris de joie», a déclaré la jeune femme de 24 ans, première survivante de la fusillade à témoigner à la barre. «Si je devais l'épeler, ce serait: W-H-O-O. Clairement des cris de joie», a-t-elle dit.

Assis dans un box à quelques mètres seulement d'elle, Breivik, qui a montré très peu d'émotions depuis le début de son procès le 16 avril, a secoué la tête de désapprobation en écoutant les propos de la secrétaire générale du Mouvement de la Jeunesse travailliste (AUF).

Alors que la question de sa santé mentale est au coeur de son procès, l'accusé a démenti avoir ri ou souri pendant la fusillade.

«Pourquoi aurais-je ri quand j'étais là-bas? Ce n'est pas vrai. C'était horrible. Je ne souriais pas», a-t-il déclaré devant la Cour.

Même s'il refuse de plaider coupable, l'extrémiste de droite de 33 ans reconnaît avoir ouvert le feu sur les membres d'AUF réunis en camp d'été sur Utoya l'été dernier, juste après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.

Ces deux attaques, qu'il dit avoir perpétrées pour protéger la Norvège contre l'islam et le multiculturalisme, ont fait au total 77 morts.

S'il est déclaré pénalement irresponsable, Breivik risque l'internement psychiatrique à vie. Responsable, il encourt 21 ans de prison, une peine qui pourrait être prolongée aussi longtemps qu'il sera jugé dangereux.

Les juges du tribunal d'Oslo devront trancher la question dans leur verdict attendu en juillet.