Benoît XVI a nommé comme membre du Conseil pontifical de la santé Mgr Walter Mixa, ancien évêque d'Augsbourg (sud de l'Allemagne), qui avait dû démissionner en 2010 après avoir été accusé de châtiments corporels sur des enfants, a annoncé mercredi le Vatican.

Cette nomination est inattendue, car ce prélat conservateur de 71 ans, connu pour ses déclarations à l'emporte-pièce, avait été contraint à démissionner en 2010 à la suite d'accusations de violences sur mineurs et de détournements financiers.

Un temps également soupçonné d'actes pédophiles, le prélat avait ensuite été blanchi par la justice sur ce point. Mais il avait été invité par le pape à se retirer dans un couvent pour «un temps de silence, de recueillement et de prière», selon l'agence d'informations religieuses I.Media.

Accusé d'avoir frappé des enfants d'un orphelinat alors qu'il était encore prêtre et d'avoir détourné de l'argent, Mgr Mixa avait présenté au pape sa démission à la tête de l'évêché d'Augsbourg en avril 2010.

Benoît XVI avait accepté cette démission dans un délai particulièrement rapide. Mgr Walter Mixa avait ensuite été reçu en audience privée.

Tout en confirmant le caractère définitif de la démission, le pape avait dénoncé des polémiques «dépassant souvent la mesure» autour de Mgr Mixa et demandé aux évêques allemands de lui «faire sentir plus que par le passé leur proximité amicale, leur compréhension et leur aide pour retrouver le droit chemin».

Très critiqué dans un premier temps au sein de l'Église allemande, Mgr Mixa avait dénoncé un complot d'autres évêques pour le faire démissionner, puis, dans une lettre aux fidèles de son diocèse, il avait reconnu avoir «commis de nombreuses erreurs».

Des informations de la presse allemande avaient même affirmé qu'il y avait un dossier secret sur lui au Vatican, où lui auraient été prétendument reprochés un penchant pour l'alcool et une perte du sens des réalités.

Le prélat avait été au centre de polémiques autour de propos comparant le nombre de morts de l'Holocauste aux bébés avortés en Allemagne, ou critiquant la politique de l'ancienne ministre de la Famille Ursula von der Leyen, accusée par lui de vouloir réduire les femmes à des «machines à enfanter» en poussant à la généralisation des crèches et au retour rapide des femmes au travail.