Le président Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi que le «terrorisme» ne parviendrait pas à «fracturer» le pays et qu'il ne fallait pas céder à la «vengeance» après l'annonce que le tueur présumé de Toulouse était un Français d'origine algérienne se réclamant d'Al-Qaïda.

«Je viens de réunir l'ensemble des représentants de la communauté juive et du culte musulman (...) J'ai tenu à les réunir ensemble pour montrer que le terrorisme ne parviendra pas à fracturer notre communauté nationale», a déclaré le président, lors d'une brève allocution à l'Élysée.

«Je leur ai dit et je le dis à la communauté nationale, à la nation tout entière: nous devons être rassemblés, nous ne devons céder ni à l'amalgame ni à la vengeance», a-t-il poursuivi.

«Face à un tel événement, la France ne peut être grande que dans l'unité nationale. Nous le devons aux victimes froidement assassinées, nous le devons à notre pays», a conclu M. Sarkozy.

Le chef de l'État a indiqué qu'il se rendrait à Montauban (50 km au nord de Toulouse) pour une cérémonie d'hommage national aux trois soldats assassinés le 11 et le 15 mars par le tueur en série. Il se rendra également à Toulouse au chevet des victimes blessés par le tueur: un parachutiste antillais le 15 mars blessé à la moelle épinière et un adolescent juif de 17 ans blessé lundi à la tête dans la dernière attaque du tueur présumé.

Deux policiers ont également été blessés par balle dans la nuit de mardi à mercredi par le tueur retranché dans un immeuble de Toulouse.

M. Sarkozy a «félicité les services de police pour la rapidité de l'enquête» et pour «la mobilisation exceptionnelle des forces de l'ordre».

«Le ministre de l'Intérieur et les hommes du Raid (unité d'élite de la police) mettent tout en oeuvre pour que ce suspect soit arrêté, déféré devant la justice et puisse ainsi rendre des comptes des crimes dont il est soupçonné», a aussi déclaré le président.

L'Autorité palestinienne rejette les justifications du tueur

L'Autorité palestinienne a rejeté mercredi toute justification de la tuerie de Toulouse (sud-ouest de la France) par le sort des enfants palestiniens.

«Il est temps que ces criminels arrêtent de revendiquer leurs actes terroristes au nom de la Palestine et de prétendre défendre la cause de ses enfants, qui ne demandent qu'une vie décente, pour eux-mêmes et tous les enfants du monde», a affirmé le premier ministre palestinien Salam Fayyad, dans un communiqué de son bureau.

«Ces crimes terroristes sont condamnés dans les termes les plus forts par notre peuple palestinien et ses enfants, dont aucun ne peut accepter des crimes visant des vies innocentes», a ajouté M. Fayyad, en visite à Bruxelles pour une réunion des pays donateurs.

Le principal suspect de la tuerie dans une école juive de Toulouse, soupçonné d'avoir aussi assassiné trois militaires dans la même région, a  notamment dit «avoir voulu venger les enfants palestiniens», a déclaré mercredi le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant.