L'auteur présumé des tueries de Toulouse et Montauban, Mohammed Merah, était suivi depuis des années par les services français du contre-terrorisme, a dit mercredi le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant.

Mohammed Merah, un Français d'origine algérienne né le 10 octobre 1988 à Toulouse (sud-ouest), «était suivi depuis plusieurs années par la DCRI», les services du renseignement intérieur français, «mais jamais aucun élément de nature à (faire) penser qu'il préparait une action criminelle n'était apparu», a dit le ministre de l'Intérieur lors d'un point de presse à Toulouse.

Le ministre a décrit Mohammed Merah comme un petit délinquant qui s'est radicalisé «dans un groupe salafiste» toulousain avant de partir en zone pakistano-afghane.

Il avait à son actif «plusieurs actes de délinquance, une petite dizaine, parfois avec violences», selon M. Guéant. Une source policière a évoqué le chiffre de 18 faits connus.

Sa radicalisation s'est faite au sein d'un «groupe idéologique» salafiste à Toulouse qui, selon le ministre, n'a «jamais semblé prêt à passer à des actes criminels», et affermie «lors de deux voyages, l'un en Afghanistan, l'autre au Pakistan».

Le suspect a déjà été arrêté à Kandahar, berceau des talibans en Afghanistan, pour des faits de droit commun, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche de l'enquête. Une information démentie par le gouvernement de la province de Kandahar via son compte Twitter.

Selon un jeune homme se présentant comme un proche venu de leur quartier d'origine à Toulouse, Mohammed Merah travaille «dans la carrosserie». Il s'est dit «choqué» d'apprendre qu'il pourrait être un meurtrier en série.

Mohammed Merah, auteur présumé de sept assassinats, ceux de trois militaires les 11 et 15 mars et de quatre personnes, dont trois enfants lundi dans une école juive de Toulouse, était cerné par la police mercredi matin dans un immeuble de Toulouse (sud-ouest).

L'immeuble a été évacué de ses habitants en fin de matinée mercredi.

M. Guéant l'a décrit comme «déterminé, de grand sang-froid, maître de lui».

La mère du suspect, son frère et la compagne de ce dernier étaient en garde à vue mercredi matin dans le cadre de l'enquête sur les trois fusillades qui ont fait sept morts les 11, 15 et 19 mars, a-t-on appris de source judiciaire. Les enquêteurs ont aussi perquisitionné les domiciles de la mère et du frère. Des «explosifs» ont été trouvés lors de ces perquisitions dans la voiture du frère du présumé terroriste.

Selon une source proche de l'enquête, le frère est un sympathisant de l'islam le plus radical, l'idéologie salafiste.

Les gardes à vue peuvent durer jusqu'à quatre jours en matière de terrorisme.

Interrogé à ce sujet, le ministre de l'Intérieur a répondu qu'il s'agissait de «gardes à vue de précaution».

Il avait indiqué plus tôt que la mère du suspect Mohammed Merah avait été amenée plus tôt par la police dans le quartier où son fils est retranché, mais qu'elle n'avait «pas souhaité prendre contact» avec lui.