Au moins dix candidats à la présidence française étaient certains, vendredi, de pouvoir concourir le 22 avril prochain après avoir déposé leurs 500 parrainages d'élus devant le Conseil constitutionnel.

Pour les autres prétendants, l'heure était soit au renoncement, soit à l'espoir d'un ultime sursaut démocratique.

Il faudra attendre lundi pour connaître le verdict du Conseil constitutionnel et la publication de la liste officielle des concurrents à l'élection présidentielle. Mais il n'y a plus de suspense pour au moins quatre candidats: François Bayrou (MoDem), François Hollande (Parti socialiste), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Nicolas Sarkozy (UMP) ont déposé comme prévu leurs signatures vendredi avant l'heure limite fixée à 18 h. Venu dans la matinée remettre ses documents au Conseil constitutionnel, M. Mélenchon a dit disposer «au total de 1100 signatures» et s'en est déclaré «très heureux». Au moment où les sondages le créditent de plus de 10 pour cent des intentions de vote, le candidat du Front de gauche a appelé à «l'insurrection civique» dimanche à Paris, à l'occasion de la marche qu'organise son mouvement.

Pas de surprise non plus pour certains des candidats qui avaient longtemps craint de ne pouvoir participer au scrutin: Marine Le Pen (Front national), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) ont également annoncé avoir réuni les 500 signatures requises.

«On est là et on sera dans cette campagne présidentielle pour défendre notre programme et aussi la fierté de présenter un ouvrier qui puisse se faire le porte-parole des luttes sociales et de la révolte contre le système», a déclaré M. Poutou après avoir déposé 572 signatures.

Même satisfaction pour Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), qui a remis avec soulagement mercredi ses 40 derniers parrainages, sur un total de 521, et Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), qui en a déposé 639 jeudi, en réaffirmant sa volonté d'aller au bout de la campagne malgré des sondages calamiteux et des appels au retrait venant de ses propres rangs.

L'indépendant Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), «gaulliste de gauche» qui s'était déjà présenté à la présidentielle de 1995, a déposé ses signatures le 8 mars.

Moins heureux dans leur quête, d'autres postulants voulaient garder espoir jusqu'au dernier moment. Il manque ainsi «une quarantaine» de parrainages à Corinne Lepage (Cap21) et un peu moins de 70 à Jean-Marc Governatori (Alliance écologiste indépendante).

Carl Lang (Union de la droite nationale), candidat d'une fédération de mouvements d'extrême droite, a quant à lui jeté l'éponge vendredi en disant avoir recueilli 447 signatures d'élus «sans financement public, sans l'argent des banques et dans un silence médiatique absolu et délibéré».

Idem pour Maxime Verner, 22 ans, candidat autoproclamé de la «jeunesse», qui avait annoncé jeudi son retrait de la course après n'avoir collecté que 358 signatures.

Quant à l'ancien premier ministre Dominique de Villepin (République solidaire), à qui il manque une trentaine de parrainages, il a expliqué jeudi soir sur France-2 que sauf en cas de «miracle républicain», il ne pourrait se porter candidat.

Pour être validés, les 500 parrainages doivent émaner d'au moins 30 départements, chaque département ne pouvant représenter plus de 10 pour cent des soutiens.

Les sages du Conseil constitutionnel se réuniront lundi en fin d'après-midi pour établir la liste définitive des candidats. À cette occasion, ils examineront d'éventuels recours et tireront au sort les noms des 500 élus par candidat qui seront publiés au Journal officiel.