Quelque 93 personnes ont été condamnées et 34 autres relaxées jeudi lors d'un méga-procès à Reggio Calabria (sud) contre la «Ndrangheta», qui a révélé le nouveau visage de la mafia calabraise, moins fragmentée en clans et plus structurée avec une hiérarchie bien établie.

La condamnation la plus lourde, 14 ans et huit mois, a été infligée à Giuseppe Commisso, 65 ans, de Siderno (Calabre), surnommé «le maître».

Domenico Oppedisano, 81 ans, surnommé «le capocrimine» (le chef criminel) et considéré comme «le gardien des règles» de l'organisation criminelle, a été condamné à dix ans de prison, alors que le parquet en avait requis vingt.

Au total, plus de 120 personnes étaient sur les bancs des accusés pour association mafieuse à la suite de la vaste opération lancée le 13 juillet 2010 contre la mafia calabraise, au cours de laquelle 300 mafieux présumés avaient été arrêtés.

Le parquet avait réclamé un total de 1600 années de réclusion contre les membres de la «Ndrangheta», mais le tribunal a infligé 568 années de prison aux 93 condamnés.

Selon les enquêteurs, la «Ndrangheta» est présente sur tous les continents, mais sa tête pensante reste basée en Calabre. L'organisation, traditionnellement divisée en clans indépendants, serait désormais chapeautée par un organisme supérieur appelé «provincia».

Évoquant «les plus de 90 accusés condamnés», le procureur de Reggio Calabria, Giuseppe Pignatone, a affirmé qu'il «ne peut être que satisfait de cette reconnaissance ultérieure de la validité de notre reconstruction des faits».

M. Pignatone a par ailleurs déclaré que ses services envisageront un éventuel recours contre les acquittements une fois que les attendus du verdict du tribunal seront déposés.