Quelque 3500 personnes se sont rassemblées, samedi, dans la deuxième plus grande ville de la Russe pour manifester contre Vladimir Poutine, une semaine avant l'élection présidentielle à laquelle il se présentera.

Les manifestants ont défilé à travers les rues de Saint-Petersbourg, scandant des slogans défavorables au premier ministre russe - comme «Poutine est un voleur» -, avant de se réunir sur une place publique. Bien que la présence policière ait été considérable, aucune arrestation n'a été rapportée à l'issue de cette manifestation, dont la tenue avait été officiellement approuvée.

Les Russes ont toutefois été moins nombreux à se présenter à la manifestation de samedi qu'aux autres rassemblements ayant agité le pays depuis la dénonciation des élections législatives frauduleuses de décembre dernier. Plusieurs manifestations à Moscou ont réuni au moins 50 000 citoyens, dans ce qui constitue la plus grande démonstration de colère populaire depuis la chute du régime soviétique.

Vladimir Poutine, qui a été président du pays entre 2000 et 2008, devrait selon toutes vraisemblances remporter la mise contre les quatre candidats en lice à l'élection présidentielle du 4 mars.

La grogne populaire a toutefois altéré son image, soigneusement entretenue, d'un dirigeant qui exerce un contrôle sans pareil sur le pays mais qui profite de l'appui des Russes. Bien que le sort du pays se soit amélioré sous Poutine, les citoyens se sont montrés de plus en plus irrités par le climat politique qu'il a instauré.

Le mouvement de contestation puise la majeure partie de ses soutiens parmi les libéraux pro-Occident, et on ignore encore qui, parmi les candidats affrontant Poutine, se méritera leur appui. Le milliardaire et propriétaire des Nets du New Jersey Mikhail Prokhorov est le plus libéral, mais plusieurs soupçonnent que sa candidature ne soit qu'une stratégie du Kremlin pour soutirer des votes aux autres candidats dans la course.