L'ancien commandant militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, s'en est pris au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie jeudi, qu'il a qualifié de marionnette de l'OTAN ayant un parti pris contre les Serbes.

Mladic a aussi présenté des photos de sa famille, qu'il s'est fait enlever par un gardien de sécurité après que le président du tribunal, le juge Alphons Orie, lui eut demandé de cesser de les brandir en direction de la tribune réservée au public.

Ratko Mladic a montré une photo de lui vêtu de son ancien uniforme de l'armée serbe de Bosnie et a affirmé qu'il était «fier de cette armée et de cet uniforme» et que sa femme devrait être autorisée à le lui apporter, laissant entendre qu'il voulait le porter devant la cour.

Mladic, surnommé «le boucher des Balkans», est accusé d'avoir été l'instigateur des atrocités commises durant la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait quelque 100 000 morts. La plupart des massacres ont été attribués à des soldats serbes et à des paramilitaires placés sous son commandement.

Il nie les 11 chefs d'accusation portés contre lui, dont deux de génocide. Son procès doit commencer le 14 mai.

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a été mis sur pied par le Conseil de sécurité des Nations unies, mais Ratko Mladic et son ancien mentor politique Radovan Karadzic ont plusieurs fois affirmé qu'il s'agissait d'une extension de l'OTAN, accusant l'alliance militaire d'avoir injustement ciblé les Serbes.

«Vous me jugez au nom de l'OTAN, vous me jugez moi et mon peuple», a-t-il dit au juge Orie jeudi. «Vous êtes un tribunal de l'OTAN biaisé.»

De tels arguments n'ont aucun poids devant les juges et étaient probablement destinés au public qui suit les procédures en Serbie et en Bosnie.

En référence à son état de santé déclinant, Mladic a dit au juge Orie qu'il était «un vieil homme (...) près de la fin», avant de se lancer dans des divagations incohérentes.

Mladic a accusé l'OTAN de «mener des frappes contre des gens pauvres en Afrique et en Asie» et a affirmé que si l'alliance frappait l'Iran, ce serait «la fin».

Le juge Orie l'a finalement fait taire en fermant son micro et en ajournant l'audience, alors que Mladic était toujours debout et gesticulait en direction de son avocat.