Une manifestation de 200 000 partisans du premier ministre Vladimir Poutine est prévue pour le 23 février à Moscou, devant le Kremlin, afin de soutenir sa candidature à la présidentielle du 4 mars, a annoncé jeudi son directeur de campagne.        

«Nous préparons pour le 23 février à Moscou une manifestation avec pour mot d'ordre «Défendons notre patrie!»», a déclaré à l'agence de presse Interfax le cinéaste Stanislav Govoroukhine, qui dirige la campagne de M. Poutine.

«Nous allons demander à la mairie de (pouvoir) manifester place du Manège», a-t-il ajouté.

Les organisateurs souhaitent que M. Poutine participe à ce rassemblement : «nous allons bien entendu demander à notre candidat d'y participer, mais c'est une décision qu'il devra prendre personnellement», a déclaré le directeur adjoint de sa campagne, Alexeï Anissimov, cité par Interfax.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a laissé entendre que le chef du gouvernement pourrait prendre part à la manifestation : «Il n'est pas exclu qu'il y participe», a en effet déclaré M. Peskov.

L'opposition russe demande régulièrement à manifester place du Manège, à l'entrée de la place Rouge, mais ses demandes sont systématiquement rejetées. Le feu vert de la présidence russe est nécessaire à tout rassemblement à cet endroit.

Le 23 février est férié en Russie où l'on célèbre la «Journée du défenseur de la patrie». À l'époque soviétique, cette fête s'appelait la «Journée de l'armée et de la marine de guerre soviétique».

À l'approche de la présidentielle, les partisans de Vladimir Poutine ont adopté une nouvelle stratégie qui consiste à répondre aux vastes rassemblements de l'opposition par des manifestations en faveur du pouvoir.

Le 4 février, une manifestation de soutien à Vladimir Poutine a ainsi rassemblé des dizaines de milliers de personnes, pendant qu'au même moment une vaste foule d'opposants défilait à Moscou pour dénoncer les fraudes électorales et le régime russe.

Selon de nombreux témoignages publiés sur l'internet, et d'autres recueillis par l'AFP, des fonctionnaires ont été obligés par leurs chefs à participer aux manifestations de soutien au pouvoir.

M. Poutine reste le grand favori de la présidentielle, bien que sa popularité ait fortement baissé ces derniers mois. Il est confronté au plus grand mouvement de contestation depuis son avènement au pouvoir en 2000.