L'administration du Vatican rejette les accusations de corruption en lien avec l'octroi de contrats par le Saint-Siège.

Le mois dernier, une émission d'informations italienne a rapporté qu'un haut responsable du Vatican avait sans succès demandé au pape de ne pas être transféré à Washington après avoir exposé un cas allégué de corruption qui aurait coûté des millions d'euros au Saint-Siège.

L'archevêque Carlo Maria Vigano était le deuxième plus important administrateur du Vatican avant d'être nommé comme envoyé à Washington à l'automne dernier.

Le Vatican avait tout d'abord présenté le transfert de Mgr Vigano au poste prestigieux comme la preuve «du respect inconditionnel et de la confiance» du pape envers lui.

Le gouvernorat du Vatican, qui supervise la structure des contrats et les investissements financiers, a vigoureusement nié samedi les accusations portées dans des lettres à l'intention du pape Benoît XVI et du secrétaire d'État du Vatican. Selon le communiqué du gouvernorat, les accusations de Mgr Vigano étaient le «fruit d'évaluations erronées basées sur des craintes non fondées». Le document indique également qu'un examen approfondi avait déterminé que les «soupçons et allégations» étaient «absolument non-fondées».

Mgr Vigano, dans ses lettres, dit avoir découvert des abus de pouvoir au sein de l'administration vaticane, selon le programme télévisé «Les intouchables». Toujours selon les missives, Mgr Vigano aurait corrigé ces abus pendant ses deux années comme secrétaire-général de la cité-État.

Le communiqué du Vatican a décrit la révélation de l'existence des lettres comme «une source de grande amertume», mais a dit qu'il ne voulait pas entrer dans les détails des suppositions de l'archevêque.

Le gouvernorat a rétorqué au prélat que ses investissements avaient subi des «pertes importantes» en raison des effets de la crise économique mondiale en 2008, et que les règles comptables vaticanes forçaient le report de certaines de ces pertes sur le bilan 2009.

Le gouvernorat a ajouté que les finances vaticanes avaient pris du mieux en 2010, principalement en raison de la gestion de ses investissements et du bilan financier des musées.

Dans sa réplique, le Vatican a insisté sur le fait que les gros contrats font l'objet d'appels d'offres, et que les petits projets sont assignés à ses propres employés ou à ceux de firmes externes qualifiées selon les termes en vigueur en Italie.

Mgr Vigano a dénoncé les travaux d'un groupe officieux de banquiers italiens nommés après la crise financière pour tenter de donner un coup de pouce aux finances du Vatican.

L'émission de télévision était animée par Gianluigi Nuzzi, auteur de «Vatican SpA», un livre de 2009 détaillant des ententes illégales de la Banque du Vatican selon des documents.