Le parquet de Grossetto a annoncé l'incarcération du commandant du navire de croisière Costa Concordia, Francesco Schettino, après le naufrage du paquebot dans la nuit de vendredi à samedi, près de l'île du Giglio.

Le commandant Francesco Schettino a été placé en état d'arrestation pour homicide multiple, naufrage et abandon du navire alors que beaucoup de passagers devaient encore être sauvés, selon des sources judiciaires citées par les médias.

Le procureur qui a décidé de mettre sous séquestre le navire et les boîtes noires enregistrant les conversations, déjà retrouvées, a indiqué que l'impact s'est produit à 21h45 (15h45, heure de Montréal) «mais (que) la capitainerie n'a pas été avertie immédiatement».

La décision d'arrêter le commandant a été prise au terme d'un interrogatoire de plusieurs heures du commandant qui, interviewé par la télévision en continu Tgcom24 (groupe Mediaset), avait auparavant affirmé «avoir heurté un éperon rocheux» qui ne figurait pas sur ses cartes nautiques.

«Alors que nous naviguions en rythme de croisière, nous avons heurté un éperon rocheux. Selon la carte nautique, il y aurait dû avoir suffisamment d'eau en-dessous de nous», s'était défendu le commandant Francesco Schettino à l'antenne de Tgcom24.

Le commandant «s'est approché de manière très maladroite de l'île du Giglio, a heurté un rocher qui s'est encastré dans son flanc gauche, faisant s'incliner (le navire) et embarquer énormément d'eau dans l'espace de deux, trois minutes», a indiqué le procureur de Grosseto Francesco Verusio à la presse.

Un des dirigeants de la compagnie armatrice du Costa Concordia avait nié dans l'après-midi devant des journalistes que le bateau ait dévié de sa trajectoire normale.

«Il n'est pas correct de dire que le bateau était en dehors de sa route» habituelle, avait déclaré Gianni Onorato, directeur général de Costa Crociere (Croisières Costa), interrogé dans le port de Santo Stefano pour savoir pourquoi le bateau se trouvait si près de l'île du Giglio.

Pour M. Onorato, la seule chose certaine c'est que «le navire a heurté un rocher» et ensuite l'évacuation du bateau a été rendue plus difficile par l'inclinaison soudaine du navire, d'abord penché à 20 degrés et maintenant à 80, et donc presque couché sur le flanc.

Giorgio Fanculli, le seul journaliste de l'île du Giglio, qui gère le site www.giglionews.it et a assisté au naufrage et à l'évacuation des rescapés, a affirmé à l'AFP que le navire naviguait trop près de la côte et avait pour cette raison heurté un rocher.

«C'était le passage classique, les croisières le font souvent, toutes lumières allumées et avec leurs clignotants, mais là il est passé trop près, beaucoup plus que d'habitude», a-t-il indiqué.