Benoît XVI a lancé pour Noël un nouvel appel à la «solidarité» avec la Corne de l'Afrique, demandant aussi un arrêt du bain de sang en Syrie et l'implication de «toutes les composantes» des sociétés du Moyen-Orient dans la construction de leur avenir.

Par un temps ensoleillé et très doux pour la saison, le pape, assis dans un fauteuil sur la loggia de la basilique Saint-Pierre, a prononcé dimanche le traditionnel message de Noël «urbi et orbi» («à la ville et au monde») et salué la foule en 65 langues.

Des dizaines de milliers de fidèles de nombreux pays l'acclamaient en criant «vive le pape» et «Benedetto» («Benoît en italien»)

«Puisse le Seigneur secourir l'humanité blessée par de nombreux conflits qui, aujourd'hui encore, ensanglantent la planète», leur a-t-il dit.

Le pape a déclaré vouloir se faire «la voix de celui qui n'a pas de voix». Il a «invoqué l'aide divine pour les populations de la Corne de l'Afrique qui souffrent de la famine, souvent aggravée par une situation persistante d'insécurité».

«Que la communauté internationale ne prive pas de son aide les nombreux réfugiés provenant de cette région, durement éprouvés dans leur dignité», a-t-il dit, renouvelant son appel pour cette crise souvent oubliée.

Le pape n'a pas mentionné les dernières informations sur des attentats présumés qui auraient visé des églises au Nigeria ce dimanche.

Benoît XVI a appelé de ses voeux la «stabilité politique» dans la région des Grands Lacs, faisant allusion à la situation tendue en République démocratique du Congo après les élections.

Il a évoqué «la sauvegarde des droits de tous les citoyens» dans le nouvel État du Sud-Soudan, loin d'être pacifié.

Le pape a demandé la «fin des violences» en Syrie. «Puisse le Seigneur faire cesser les violences en Syrie, où beaucoup de sang a déjà été versé». Et il a «encouragé» dans la terre natale du Christ «la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens».

Benoît XVI a demandé que Dieu «donne une vigueur renouvelée, pour l'édification du bien commun, à toutes les composantes de la société dans les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient» en pleins bouleversements, accompagnés de violences et de menaces islamistes contre les minorités chrétiennes.

Le pape n'a pas parlé de l'Amérique latine, continent qui compte le plus de catholiques. Il a cité l'Asie, en saluant l'ouverture démocratique en Birmanie: «Puisse la naissance du Sauveur soutenir les perspectives de dialogue et de collaboration (...) pour la recherche de solutions partagées».

Il a évoqué les «graves situations de souffrance» en Thaïlande et aux Philippines, dues aux inondations.

Comme c'est l'usage à Noël, le pape a ensuite prononcé en latin une «indulgence plénière» (le pardon des péchés) pour tous ceux qui avaient suivi son message sur la place Saint-Pierre et sur leurs chaînes de télévision ou sur l'internet.