L'auteur du détournement d'un ferry turc transportant 24 personnes a été tué samedi tôt dans la matinée, a annoncé le gouverneur d'Istanbul.

«Peu après le début d'une opération (de sécurité), le pirate a trouvé la mort», a déclaré Huseyin Avni Mutlu à la télévision NTV.

Le ferry détourné transportait 24 personnes et avait été détourné vendredi soir dans la mer de Marmara, là où est emprisonné à vie, sur une île, le chef des rebelles Abdullah Öcalan.

Avant l'opération, le ministre turc des Transports, Binali Yildirim, avait fait état de la présence de «quatre ou cinq» rebelles kurdes à bord du navire.

«Quatre ou cinq» rebelles kurdes ont pris possession du transbordeur Kartepe, avec à son bord 19 passagers et quatre membres d'équipage, avait déclaré le ministre turc des Transports, Binali Yildirim, vers 13h30, alors que la prise d'otages était en cours.

Les auteurs du détournement se présentaient comme des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avait-t-il affirmé sur la chaîne de télévision NTV.

«Il n'y a pas de demande. Ils disent appartenir à une branche de l'organisation terroriste, le HPG», qui est le commandement militaire du PKK, avait précisé le ministre.

Le transbordeur assure normalement la liaison entre les villes d'Izmit et de Gölcük, sur la mer de Marmara, dans le nord-ouest de la Turquie.

Un pirate a déclaré qu'il était en possession d'une bombe et a annoncé au capitaine du transbordeur qu'il souhaitait que son geste soit rapporté par les médias, a déclaré le maire d'Izmit, Ismail Karaosmanoglu, qui pensait lui qu'il n'y avait qu'un seul pirate à bord.

Le navire a été dérouté vers le sud-ouest. Il disposait de suffisamment de carburant pour effectuer un trajet de 100 à 120 milles nautiques (185 à 220 kilomètres), a précisé le ministre des Transports.

L'île-prison d'Imrali, sur laquelle est emprisonné à vie le chef du PKK Abdullah Öcalan, est située en mer de Marmara, à environ 120 kilomètres à vol d'oiseau au sud-ouest d'Izmit, et les médias spéculaient sur une tentative d'approche de l'île par les preneurs d'otages.

Des manifestations kurdes ont lieu régulièrement dans différentes villes de Turquie en soutien à Abdullah Öcalan, qui reste le chef du PKK en dépit de son emprisonnement.

M. Yildirim a ajouté que le Kartepe était suivi par des navires des garde-côtes et qu'il n'y avait pas eu de contacts directs avec le commando, seulement de brefs échanges avec le capitaine du navire.

La tension autour de la question des Kurdes, une communauté de 12 à 15 millions de personnes sur une population totale de 73 millions, a nettement augmenté ces derniers mois en Turquie.

Attentats, attaques contre la police ou l'armée, opérations militaires et arrestations en nombre de sympathisants du PKK se succèdent.

L'armée turque a ainsi lancé fin octobre une vaste offensive dans l'est du pays et en Irak du nord, où se replient les rebelles du PKK.

Mais de nombreux experts estiment que ces opérations militaires turques ont surtout pour objectif de calmer une partie de l'opinion qui réclame la manière forte contre les rebelles, sans permettre de venir à bout de la rébellion kurde.