Des milliers d'étudiants ont défilé mercredi à Londres sous haute surveillance policière, pour protester contre la hausse des frais universitaires et les coupes budgétaires, un an après des manifestations massives sur le même thème qui avaient dégénéré dans la capitale britannique.

Le cortège s'est ébranlé peu avant 12h45, heure GMT (7h45, heure de Montréal) du centre de Londres en scandant «Pas de coupes dans l'éducation», encadré par la police montée et de nombreux membres des forces de l'ordre à pied, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les organisateurs ont appelé à une «manifestation non violente».

«Le gouvernement pense qu'il est normal de mettre sur les épaules de mes trois enfants une dette de 150 000 livres (244 000 $) pour les six prochaines années. Je suis ici pour lui dire qu'il peut aller se faire voir», s'énerve Paul Wynter, 49 ans, un père de famille.

Selon l'un des leaders du rassemblement, Michael Chessum du «Mouvement contre la hausse des frais et les coupes», le défilé a réuni «plus de 10 000 personnes».

La police a fait état d'environ 2000 personnes, soit bien moins que les 4000 policiers déployés pour l'occasion.

Quelques mois après les émeutes qui ont secoué cet été plusieurs grandes villes britanniques, les forces de l'ordre ont été autorisées à utiliser des balles en caoutchouc en cas de débordements. La police a aussi distribué aux manifestants des tracts pour expliquer comment elle interviendrait en cas de désordre ou si des manifestants s'écartaient de la route prévue.

Les manifestations étudiantes de novembre et décembre 2010 avaient rassemblé jusqu'à 50 000 personnes, au moment du vote de la loi sur l'augmentation des droits universitaires, et avaient débouché sur des violences.

Les étudiants protestent contre la hausse à partir de 2012 des frais d'inscription, actuellement de 3300 livres (près de 5367$).

Ces frais vont au moins doubler dans les deux tiers des universités anglaises, atteignant 9000 livres (14 637$) dans un tiers d'entre elles.

«C'est vraiment pénalisant pour notre génération et celles à venir. Je ne vois pas d'explications rationnelles à cela. Nous ne savons pas si ma petite soeur pourra faire des études, même si mes parents économisent», explique Sally Bonsall, 18 ans, étudiante en histoire et en sciences politiques à la prestigieuse London School of Economics. Son père travaille dans la police.

Mettant à profit la manifestation, des militants anti-capitalistes ont planté une vingtaine de tentes sur la prestigieuse place de Trafalgar Square, au coeur de Londres, en marge du défilé.

Les campeurs se disent liés au mouvement «Occupy London Stock Exchange» (Occupy LSX), qui occupe depuis le 15 octobre le parvis de la cathédrale Saint-Paul au coeur de la City, près duquel la manifestation étudiante devait passer.