Le premier ministre socialiste grec Georges Papandréou a demandé mardi la démission de ses ministres lors d'une réunion extraordinaire du conseil des ministres, afin de faciliter la formation d'un gouvernement de coalition intérimaire, a rapporté la télévision publique Net.

Après un accord intervenu avec le dirigeant du parti de la droite (Nouvelle-Démocratie) Antonis Samaras et d'intenses tractations entre la droite et le Parti socialiste depuis dimanche, M. Papandréou, également chef du Pasok (socialiste), s'est engagé à quitter son poste, après deux ans au pouvoir.

En attente d'un premier ministre

La Grèce attendait avec impatience mardi matin le nom de son futur premier ministre qui dirigera un gouvernement de coalition entre les socialistes et l'opposition de droite en vue de sauver le pays de la faillite, les marchandages étant suivis avec anxiété par la zone euro et Washington.

Après plus de 24 heures de tractations et plusieurs entretiens téléphoniques lundi entre le premier ministre sortant Georges Papandréou et le dirigeant de la droite de la Nouvelle-Démocratie Antonis Samaras, les deux hommes poursuivaient mardi matin leurs contacts pour trouver un premier ministre de consensus, a-t-on appris de sources gouvernementales.

Lundi soir, les représentants de la zone euro ont demandé un engagement écrit aux deux principaux partis grecs à respecter les promesses d'économies budgétaires et de réformes avant tout versement de nouveaux prêts.

De son côté, un porte-parole de la Maison-Blanche a salué lundi l'accord des deux principaux partis grecs pour former un gouvernement d'union nationale, tout en avertissant que le nouveau gouvernement devra «agir le plus rapidement possible pour remplir ses engagements concernant la mise en oeuvre du plan de sauvetage» européen pour la Grèce.

Le plan d'aide décidé dans la nuit du 26 au 27 octobre à Bruxelles prévoit une aide totale de 130 milliards d'euros -182 milliards de dollars- (prêts et garanties) ainsi qu'un effacement de 100 milliards d'euros -140 milliards de dollars- de dettes sur un total de 350 milliards. En échange, Athènes doit se soumettre à un strict plan de rigueur et accepter une quasi mise sous tutelle.

Le nom de Lucas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne (2002-2010) et ancien gouverneur de la Banque centrale grecque (1994-2002), bras droit de Jean-Claude Trichet et conseiller de M. Papandréou est avancé par plusieurs médias en raison de son passé à la BCE.

Toutefois, les médias évoquaient de nouveaux premiers ministres potentiels, dont le représentant grec au FMI, Panayotis Roumeliotis, 64 ans, ou le médiateur du citoyen européen, le juriste grec Nikiphoros Diamantouros, 69 ans.

Selon Ta Néa, M. Papademos aurait notamment posé comme condition d'être aussi à la tête du ministère des Finances, dirigé par Evangélos Vénizélos.

Toutefois selon Kathimerini, Papademos, actuellement enseignant à l'Université de Harvard, «est encore bien dans le jeu».

Selon ce quotidien, un des freins pour un accord porte sur le fait que la droite ne souhaitait pas impliquer ses cadres dans le nouveau gouvernement, dont la mission principale doit être l'adoption du plan européen de sauvetage du pays du 26 octobre accompagné d'un nouveau train de mesures d'austérité (dans le cadre du budget 2012).

M. Samaras s'est dit à plusieurs reprises favorable à l'aide européenne, mais s'oppose à la poursuite de la hausse des taxes, qui, selon lui, entrave la croissance du pays en récession.

«Des pas lents alors que l'UE fait pression», titrait à la une Kathimerini en soulignant «la grande déception et l'incapacité de MM. Papandréou et Samaras à se mettre d'accord sur un nouveau gouvernement».

Pour Ta Néa, «le thriller pour la formation du nouveau gouvernement devait se terminer aujourd'hui (mardi)». Le quotidien déplorait «une journée de confusion» sans résultat lundi.

De son côté, le quotidien financier Naftémporiki titrait sur «les pressions de l'Europe» qui s'accentuent sur les deux partis pour former un gouvernement, qui constituerait un «feu vert» pour le versement de la tranche de 8 milliards d'euros (11 milliards de dollars), vitale pour le pays.