Les députés du Royaume-Uni ont largement voté contre une motion parlementaire prévoyant la tenue d'un référendum national sur une éventuelle séparation d'avec le reste de l'Union européenne, lundi, mais le premier ministre conservateur David Cameron a tout de même subi un important revers alors que plusieurs élus ont fait fi de la ligne de parti pour voter en faveur du projet.

La révolte observée au sein du Parti conservateur souligne le mécontentement des troupes à l'égard du leadership du premier ministre Cameron - une grogne qui a notamment été nourrie par sa gestion des émeutes ayant secoué le pays en août, ainsi que par sa décision d'embaucher un suspect dans le scandale des écoutes téléphoniques d'un quotidien britannique.

La motion a été massivement rejetée lundi, alors que 483 parlementaires ont voté contre le référendum et 111 autres se sont prononcés en faveur d'une telle mesure.

Le gouvernement conservateur avait ordonné à ses législateurs de voter contre le référendum, qui aurait permis de trancher si le Royaume-Uni doit, ou non, demeurer au sein de l'Union européenne. Le cabinet de M. Cameron avait ajouté que ceux qui désobéiraient feraient face à des mesures disciplinaires.

Dans une dernière tentative de convaincre les récalcitrants de son parti, M. Cameron a insisté à nouveau sur le fait que le contexte actuel n'était pas propice à une éventuelle sortie du Royaume-Uni, en raison de la crise économique. Plusieurs conservateurs ont toutefois fait la sourde oreille et ont affiché leurs couleurs avec des déclarations retentissantes lors d'un débat de cinq heures sur la question.

Le rôle du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne a déjà été, dans les années 1980 et 1990, un sujet de discorde parmi les conservateurs britanniques de M. Cameron; les eurosceptiques demandaient alors à quitter le groupe de 27, tandis que les europhiles favorisaient des liens plus étroits avec lui.

Si le Royaume-Uni est membre de l'Union européenne, le pays ne figure pas parmi les 17 autres qui se partagent, en Europe, la monnaie unique et qui sont aux prises, ces jours-ci, avec un sauvetage financier de la Grèce.