Une Russe soupçonnée d'espionnage par les autorités britanniques et menacée d'expulsion a reconnu, mardi devant la justice à Londres, avoir eu une relation sexuelle avec un député britannique, mais a nié avoir entamé cette relation pour obtenir des informations.

Katia Zatuliveter, 26 ans, a été arrêtée par les autorités britanniques en décembre à un moment où elle travaillait comme assistante parlementaire pour le député libéral-démocrate Mike Hancock. Elle est soupçonnée d'espionnage, ce qu'elle nie catégoriquement.

Elle a affirmé mardi, devant un tribunal londonien, qu'elle «ne voyait pas du tout en quoi» M. Hancock, membre de la commission parlementaire de la défense, aurait pu présenter le moindre intérêt pour les services secrets russes.

«Je ne pense pas qu'il soit très influent. Il est sur le banc des députés», a-t-elle déclaré.

Ce à quoi un avocat représentant le ministère britannique de l'Intérieur, Jonathan Glasson, a rétorqué : M. Hancock n'est pas «seulement député. Il est membre de la commission parlementaire de la défense».

Katia Zatuliveter a profité du fait que «la vie privée de M. Hancock pouvait le rendre vulnérable», a affirmé Jonathan Glasson, faisant allusion à la réputation d'homme à femmes du député. «Je ne savais rien de sa vie privée avant notre relation», a répondu Katia Zatuliveter.

La jeune femme a été arrêtée début décembre en Grande-Bretagne, avant d'être placée en liberté conditionnelle.

Cette affaire illustre une nouvelle fois les tensions entre Moscou et Londres, depuis l'assassinat en 2006 à Londres de l'ex-espion russe devenu opposant, Alexandre Litvinenko.