Le gouvernement allemand a rouvert des centaines d'enquêtes sur de présumés criminels de guerre nazis, en vertu de la condamnation prononcée récemment contre John Demjanjuk, a appris l'Associated Press.

Compte tenu de l'âge avancé des suspects -les plus jeunes étant des octogénaires- le responsable de ces enquêtes pour le gouvernement allemand, Kurt Schrimm, a indiqué à l'AP qu'il ne compte même pas attendre la fin du processus d'appel entamé par Demjanjuk.

De son côté, le principal chasseur de nazis du Centre Simon Weisenthal, Efraim Zuroff, a expliqué à l'AP qu'il lancera une nouvelle campagne au cours des deux prochains mois pour retracer les criminels de guerre nazis toujours en liberté. La condamnation de Demjanjuk, a-t-il dit, ouvre la porte à des mises en accusation qui étaient jusqu'à présent impensables.

Demjanjuk, qui est maintenant âgé de 91 ans, a été déporté des États-Unis vers l'Allemagne en 2009 pour être traduit en justice. Il a été reconnu coupable, en mai, d'avoir agi comme garde au camp de Sobibor, alors que la Pologne était sous occupation nazie. Il a écopé d'une peine de cinq ans de prison.

Sa condamnation était la première obtenue sans que les procureurs aient eu à présenter des preuves attestant d'une participation directe de l'accusé à un meurtre. La seule présence de Demjanjuk à Sobibor a été suffisante pour qu'il soit reconnu coupable d'avoir collaboré à la mort des détenus qui y ont été emmenés.

M. Schrimm révèle que son agence épluche maintenant ses dossiers pour déterminer si d'autres suspects pourraient être comparables à Demjanjuk. Il estime que moins d'un millier de suspects, en Allemagne et à l'étranger, seraient toujours vivants.

M. Zuroff a expliqué, quant à lui, que même en étudiant uniquement les gardes qui ont travaillé aux quatre camps utilisés exclusivement pour l'extermination des détenus -à savoir Belzec, Sobibor, Chelmno et Treblinka- ce sont des dizaines de personnes qui pourraient maintenant être trainées en justice.