Plusieurs manifestations en Alsace ont rassemblé dimanche environ 1500 personnes qui protestaient contre le nucléaire et demandaient la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin).

À l'appel des associations membres du réseau Sortir du nucléaire et d'organisations écologistes allemandes, les militants se sont retrouvés en milieu de journée sur les ponts enjambant le Rhin à Chalampé, Neuf-Brisach et Gerstheim. La gendarmerie a installé des déviations pour permettre la circulation routière entre la France et l'Allemagne sur ces axes.

À Chalampé, près de la doyenne des centrales nucléaires françaises, environ 600 personnes, en majorité des militants allemands, ont demandé la fermeture immédiate de Fessenheim. «L'essentiel est acquis, la sortie du nucléaire est devenue incontournable pour l'élection présidentielle», s'est félicité devant la presse le sénateur Vert Jacques Müller, maire de Wattwiller (Haut-Rhin).

À Neuf-Brisach, près de 750 personnes ont bloqué sans incident le pont pendant une heure avant de se disperser dans le calme, selon la police.

Les manifestants n'étaient qu'une petite centaine à Gerstheim, selon les organisateurs.

Ces manifestations étaient organisées au surlendemain de la publication du rapport sur les tests de résistance de la centrale haut-rhinoise par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ce rapport est «vide» et «n'apporte rien qu'on ne savait déjà», a estimé Jean-Marie Brom, responsable régional de Sortir du Nucléaire.

En service depuis 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales nucléaires françaises. Dotée de deux réacteurs nucléaires d'une puissance de 900 mégawatts chacun, elle est particulièrement décriée par les écologistes qui réclament sa fermeture en dénonçant notamment sa «vétusté» et son exposition aux risques sismiques. Elle est actuellement à l'arrêt pour plusieurs semaines pour entretien.

D'autres manifestations antinucléaires avaient eu lieu samedi en Allemagne et en Belgique. Près de 300 personnes ont réclamé à Perl (Allemagne) la fermeture de la centrale de Cattenom (Moselle). À Tihange (Belgique), ils étaient quelque 2.000 à demander la sortie du nucléaire.