Les autorités françaises sont sans nouvelles de l'équipage d'un voilier français qui a été retrouvé inoccupé au large du Yémen, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères.

Selon une source proche du dossier, le voilier était occupé par quatre personnes lorsqu'il a lancé un appel au secours radio.

Le catamaran a été localisé par un navire allemand de la force européenne de lutte contre la piraterie, Atalante, «après un message d'alerte» reçu jeudi soir, a déclaré le porte-parole du ministère, Bernard Valero, sans donner de précisions sur le sort et le nombre des membres de l'équipage.

«Après avoir reçu un message d'alerte lancé par l'équipage, nous avons demandé à nos partenaires allemands de dépêcher sur place un de leurs bâtiments participant à l'opération Atalante», a-t-il précisé. La frégate Bayern équipée d'un hélicoptère était la mieux placée pour se porter au secours du bateau français.

Elle a localisé le voilier et procédé à une inspection, mais «aucune présence à bord n'a été décelée», a poursuivi Bernard Valero.

Selon une source proche du dossier, des «traces suspectes à bord» ont été découvertes. Le voilier devait être remorqué vers Djibouti pour être examiné par les autorités françaises et les services secrets français (DGSE) suivent cette affaire, selon la même source.

«Nous ne disposons à cette heure d'aucune certitude, ni sur le nombre, ni sur le sort des membres de l'équipage de ce catamaran», a indiqué pour sa part Bernard Valero, en indiquant que «tout était mis en oeuvre pour retrouver les personnes qui étaient à bord».

Aucun enfant ne figurerait parmi les passagers du catamaran.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de l'opération Atalante, Harrie Harrison, a indiqué que le commandement de la mission «enquêtait afin d'essayer de savoir pourquoi il n'y avait plus personne à bord du navire».

Selon un responsable des garde-côtes yéménites, s'exprimant sous couvert d'anonymat, deux bateaux français, avec au total à bord six personnes de nationalité française, étaient entrés le 19 août dans les eaux territoriales du Yémen, dans le Golfe d'Aden.

Les deux navires ont quitté ces eaux le 4 septembre et «les forces internationales ont retrouvé vendredi l'un d'entre eux au large de Ras Sartak» près des frontières avec Oman, a précisé ce responsable.

Le voilier français disparu naviguait dans des eaux connues depuis plusieurs années pour un grand nombre d'actes de piraterie qui y sont commis, généralement par des Somaliens. Le Yémen, de son côté, est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers qui sont, la plupart du temps, libérés sains et saufs.