Les avocats de l'ex-épouse du pédophile belge Marc Dutroux, Michelle Martin, ont présenté mardi une nouvelle demande de libération anticipée de leur cliente devant le Tribunal d'application des peines de Mons (ouest), a-t-on appris de source judiciaire.

La juridiction doit prendre une décision le 22 septembre, a précisé le tribunal, après qu'un avocat eut dans un premier temps avancé la date du 15 septembre.

L'audience, en présence de Michelle Martin, s'est déroulée à huis clos.

Le contenu du nouveau plan de réinsertion déposé par la défense de la détenue n'a pas été dévoilé.

«Vous devez comprendre que si le premier projet (de réinsertion) a capoté, c'est essentiellement en raison de sa médiatisation, donc je ne vais pas contribuer à ce que la suite soit perturbée par la médiatisation», s'est expliqué l'avocat de Mme Martin, Me Thierry Moreau, devant la presse.

Les avocats des parties civiles ont demandé de leur côté le droit d'avoir des débats contradictoires.

«Certains tribunaux d'application des peines acceptent que les parties civiles participent aux débats, mais ce n'est pas le cas à Mons. Il est difficile de s'exprimer valablement sans rien connaître du plan et des projets de Michelle Martin», a affirmé Me George-Henri Beauthier, avocat des familles des victimes.

«On peut simplement manifester son opposition par rapport à une libération conditionnelle, mais on ne peut pas s'exprimer concrètement sur ce qui pourrait être mis en place puisqu'on n'en a aucune idée», a regretté Géraldine Piette, une avocate représentant également les parties civiles.

Le 22 septembre, le tribunal s'exprimera à la fois sur le projet des avocats de la défense et sur la demande des avocats des parties civiles.

En mai, le tribunal avait donné son feu vert à la libération anticipée de Mme Martin, mais le plan d'insertion qui prévoyait son installation dans un couvent en France avait échoué après le refus opposé par les autorités françaises.

À la suite de quoi, la libération de Mme Martin avait été suspendue.

Michelle Martin, une ancienne institutrice de 51 ans, mère de trois enfants, a été reconnue coupable en 2004 d'avoir séquestré plusieurs des jeunes victimes du pédophile et d'avoir laissé mourir de faim Julie Lejeune et Melissa Russo, âgées de huit ans, emmurées vivantes dans un cachot aménagé par le couple dans sa maison de Marcinelle, près de Charleroi. Elle a été condamnée à 30 ans de réclusion.

Arrêtée en même temps que Marc Dutroux, en août 1996, Michelle Martin a passé près de 15 ans en prison, en comptant la détention préventive.

Marc Dutroux, dont Michelle Martin avait divorcé en 2003, a pour sa part été reconnu coupable de l'enlèvement, de la séquestration et du viol entre juin 1995 et août 1996 de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que de l'assassinat de deux d'entre elles, du décès de Julie et Melissa, et de l'assassinat d'un complice présumé.