Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il, arrivé à bord de son train blindé en Sibérie, a visité mardi le lac Baïkal et dégusté des spécialités locales avant un sommet mercredi avec le président russe Dmitri Medvedev.

Les dirigeants russe et nord-coréen vont se rencontrer mercredi à Oulan-Oudé, capitale de la république russe de Bouriatie à majorité bouddhiste à 5500 km à l'est de Moscou, pour discuter du programme nucléaire nord-coréen, d'énergie et d'aide alimentaire à la Corée du Nord.

Après son arrivée dans la ville à bord de son train blindé, M. Kim a été convié à une excursion sur les bords du pittoresque lac Baïkal, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'administration régionale.

Le lac Baïkal, inscrit à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, contient 20% des réserves mondiales d'eau douce, dont il est la plus grande réserve existante. Il est aussi le lac plus profond du monde (1680 mètres).

Kim Jong-Il a visité le petit village de Tourka, où une zone touristique est en construction.

Un responsable russe local avait indiqué lundi à l'AFP sous couvert de l'anonymat qu'un tour en bateau sur le lac serait proposé à M. Kim.

Le dirigeant nord-coréen doit goûter des spécialités locales comme du poisson omoul, que l'on ne trouve que dans le Baïkal, ou le plat traditionnel bouriate, bououza, sorte de ravioli avec de la viande.

M. Kim est aussi attendu dans un musée en plein air dans le village de Verkhniaïa Beriozovka, près d'Oulan-Oudé, dédié aux peuples sibériens, a indiqué à l'AFP un autre responsable régional.

Tous ont parlé sous couvert de l'anonymat compte tenu du caractère sensible de la visite du leader nord-coréen entourée comme toujours du plus grand secret.

Il s'agit de la troisième visite en Russie du leader nord-coréen après ses déplacements en 2001 et 2002, toujours à bord de son train blindé.

Pour des raisons de sécurité, le Kremlin a imposé un black-out sur les projets et itinéraires de Kim Jong-Il, en visite en Russie pour une semaine.

Le leader nord-coréen a rencontré l'envoyé spécial de M. Medvedev en Extrême-Orient russe, Viktor Ichaïev, ainsi que des responsables locaux.

Arrivé en Russie samedi, M. Kim a visité dimanche la centrale hydraulique Boureïskaïa, la plus grande en Extrême-Orient russe.

Après s'être rendu en Chine il y a deux mois, M. Kim cherche à obtenir une aide économique de ses alliés pour faire face à une pénurie de denrées alimentaires et à des inondations dévastatrices en juillet en Corée du Nord.

La Russie a annoncé vendredi l'octroi d'une aide humanitaire de 50 000 tonnes de blé à la Corée du Nord. La première partie de cette aide est déjà arrivée et les livraisons devraient s'achever d'ici septembre.

La visite de Kim Jong-Il intervient après une série de rencontres de haut niveau entre représentants de Pyongyang, Washington, Séoul et Pékin afin de relancer les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen, au point mort depuis décembre 2008.

Selon des experts, Kim chercherait aussi un soutien de Moscou dans le processus de transmission du pouvoir en faveur de son plus jeune fils Kim Jong-Un.