Le gouvernement français a réduit de moitié la liste des métiers ouverts aux étrangers résidant hors de l'Union européenne, qui peuvent légalement immigrer en France pour occuper des emplois où il est difficile de trouver des candidats sur le marché classique du travail.

Cette liste des métiers «en tensions» a été réduite de trente à quatorze familles de métiers, selon un arrêté des ministères du Travail et de l'Intérieur publié vendredi.

La nouvelle liste ne concerne pas les étrangers se trouvant déjà en France de manière régulière, ni les ressortissants des pays avec lesquels la France a signé des accords de gestion concertée des flux migratoires, comme la Tunisie ou le Sénégal.

Le gouvernement du président Nicolas Sarkozy avait annoncé dès le printemps son intention de revoir cette liste qui datait de 2008 et comprenait une trentaine de métiers donnant droit à des visas de travail.

Les syndicats français s'étaient montrés hostiles à une telle mesure tandis que le patronat avait considéré que ce n'était pas une priorité.

Quelque 20 000 visas de travail sont délivrés chaque année, une bonne partie étant des changements de statut pour des personnes déjà présentes sur le territoire, comme les étudiants.

Dans la nouvelle liste, des métiers du bâtiment et travaux publics (BTP) et de l'informatique disparaissent.

Mais elle inclut toujours le dessin en BTP et les ingénieurs production et exploitation des systèmes d'information, ou encore des cadres de l'audit et du contrôle comptable.

Elle comprend aussi des postes dans la fabrication de l'ameublement en bois et la transformation du verre, la conception de produits mécaniques, électriques ou électroniques, le téléconseil et la télévente, ainsi que dans la production chimique, pharmaceutique et mécanique.

La réduction de la liste des métiers ouverts aux étrangers s'inscrit dans une politique générale du gouvernement de réduction des flux migratoires, considérée comme un enjeu électoral à l'approche de la présidentielle prévue au printemps 2012.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait répété le 8 août qu'il entendait réduire de 200 000 à 180 000 le nombre d'entrées légales d'étrangers en France, qu'il s'agisse d'une immigration «du travail, d'études ou liée au regroupement familial».