La police londonienne a arrêté trois personnes soupçonnées de «tentative de meurtre» contre des membres des forces de l'ordre durant les émeutes qui secouent la capitale, a annoncé mardi Scotland Yard, à l'issue d'une troisième nuit de violences.

Selon les premiers éléments disponibles, un policier a été heurté par une voiture peu avant trois heures du matin à Brent, un quartier du nord-ouest de Londres, en tentant apparemment d'arrêter des automobilistes soupçonnés d'avoir participé au pillage d'un magasin à proximité, a indiqué la police dans un communiqué.

Le conducteur d'une des voitures a redémarré, blessant le policier qui a été hospitalisé et se trouvait mardi matin dans un «état stationnaire». Un de ses collègues a également été légèrement blessé.

Trois suspects ont été interpellés peu après.

Les émeutes, parties ce week-end d'un quartier multiethnique du nord de Londres, se sont poursuivies et étendues la nuit de lundi à mardi, contraignant le Premier ministre britannique David Cameron à écourter ses vacances pour rentrer dans la capitale en urgence.

334 personnes - dont un garçon de onze ans - ont été arrêtées depuis le début des violences à Londres et 69 d'entre elles ont été mises en examen.

La ministre de l'Intérieur Theresa May a qualifié ces troubles «d'actes purement criminels», promettant que les responsables seraient traduits en justice. «Il n'y a pas d'excuses pour de tels crimes», a-t-elle dit à la presse.

Elle a aussi appelé les parents à mieux surveiller leurs enfants, alors que les témoignages font état de la présence d'enfants d'une dizaine d'années parmi les jeunes qui se sont livrés aux pillages de magasins.

Mme May a en revanche semblé écarter, au moins à ce stade, le recours à l'armée ou à des canons à eau évoqué par certains élus locaux pour ramener le calme, au moment où la police essuie de nombreuses critiques pour son incapacité à gérer la situation.

«La police britannique ne travaille pas avec des canons à eau. La police britannique travaille avec l'appui des différentes communautés», a-t-elle assuré.