Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a déclaré lundi qu'il était favorable à une fusion de la Russie et du Bélarus en un seul État, au cours d'une rencontre avec un mouvement de jeunes favorable au pouvoir.

Interrogé par un des participants sur la possibilité d'un État réunissant les deux pays comme «sous l'URSS», Vladimir Poutine a répondu: «C'est possible, très souhaitable et dépend entièrement de la volonté du peuple bélarusse».

En réponse, le participant a indiqué que le peuple bélarusse le souhaitait.  «Alors battez-vous pour cela», a renchéri M. Poutine.

Interrogés par l'AFP, les porte-parole du président bélarusse Alexandre Loukachenko et celui du ministère des Affaires étrangères se sont refusés à tout commentaire.

«Je suis en vacances et je ne vais rien commenter», a dit Pavel Legki, porte-parole du président.

Andreï Savinykh, porte-parole de la diplomatie bélarusse a pour sa part dit «ne pas être au courant» des déclarations russes et a demandé de le rappeler mardi.

Depuis 1997, la Russie et le Bélarus forment déjà une Union, créée pour étendre l'influence de Moscou sur son voisin.

Le partage du pouvoir entre les deux pays au sein de l'Union Russie-Bélarus n'est toutefois toujours pas défini et la structure peine à se matérialiser.

La Russie, le Bélarus et le Kazakhstan sont également groupés au sein d'une Union douanière.

Le Bélarus, ancienne république soviétique à l'économie dirigiste, est actuellement confronté à sa plus grave crise financière depuis l'arrivée au pouvoir d'Alexandre Loukachenko il y a près de 17 ans. Il doit faire face à un déficit commercial abyssal et à une pénurie de devises.

Minsk a obtenu en juin un crédit de trois milliards de dollars sur trois ans auprès de partenaires de l'ex-URSS, dont la Russie, qui doit l'aider à sortir de la crise financière dans laquelle il est plongé depuis des mois.

Mais Moscou a posé comme condition que le pays procède à d'importantes privatisations.

Moscou est au premier rang pour acquérir les plus beaux actifs du Bélarus, d'autant que l'Union européenne et les États-Unis ont imposé des sanctions à Minsk en raison de la répression orchestrée par le régime à l'encontre de l'opposition, dont plusieurs chefs ont été emprisonnés depuis l'élection présidentielle de décembre.