Trente-deux mineurs ont péri et cinq étaient toujours portés disparus samedi, au lendemain de deux accidents miniers survenus dans le bassin houiller de l'est de l'Ukraine, régulièrement endeuillé par ce genre de drame.

Le président de cette ancienne république soviétique, Viktor Ianoukovitch, a annoncé une journée de deuil national dimanche, et le Premier ministre, Mykola Azarov, doit participer ce jour-là à une cérémonie funèbre à la mémoire de mineurs et rencontrer des proches des victimes.

Dans la mine Soukhodolskaïa-Vostotchnaïa, dans la région de Lougansk, théâtre d'une explosion vendredi matin, 24 mineurs ont été tués et deux sont toujours portés disparus, selon un nouveau bilan du ministère ukrainien des Situations d'urgence, qui pourrait encore s'alourdir.

Deux autres mineurs ont été retirés des décombres et hospitalisés dans l'unité des grands brûlés de l'hôpital de Lougansk où ils sont «entre la vie et la mort», a indiqué de son côté une porte-parole de l'administration régionale, Albina Kocheleva.

Au moment de l'explosion, très probablement due aux émanations de méthane, un groupe de 28 hommes travaillait à 915 mètres de profondeur.

Dans le second accident, dû à un éboulement, survenu lui aussi vendredi dans un puits de la mine de Bajanova de la ville de Makiïvka, dans la région voisine de Donetsk, le bilan est passé de sept à huit morts, selon le ministère, tandis que trois mineurs sont toujours portés disparus.

Le président ukrainien a interrompu ses vacances en Crimée pour rendre visite aux survivants et proches des victimes de l'accident de la mine Soukhodolskaïa-Vostotchnaïa, propriété de la société de Rinat Akhmetov, l'homme le plus riche d'Ukraine, qui avait financé sa campagne électorale.

M. Ianoukovitch a demandé une commission d'enquête gouvernementale sur les causes de ces deux catastrophes, appelant à une amélioration des normes de sécurité et de protection pour les mineurs.

Les équipes de secours ont commencé à évacuer du gaz d'un tunnel d'accès d'urgence dans la mine Soukhodolskaïa-Vostotchnaïa, pour descendre jusque sur les lieux de la catastrophe, à la recherche des mineurs portés disparus, a indiqué à l'AFP Mme Kocheleva, ajoutant que les chances de retrouver des survivants étaient minces.

Deux mineurs ont été inhumés samedi et 15 autres le seront dimanche, ont précisé les autorités de la région de Lougansk.

Selon les premiers éléments de l'enquête, «une explosion au méthane» est à l'origine du drame, ont indiqué ces mêmes autorités.

En juin, un incendie survenu dans cette mine avait entraîné l'évacuation des mineurs, mais sans faire de victime.

L'accident qui s'est produit dans la seconde mine, à Makiïvka, est dû à l'effondrement d'une tour de levage de 65 mètres surmontant le puits, piégeant les mineurs qui se trouvaient en dessous. Plus de 500 mineurs ont pu être évacués.

Ces deux catastrophes sont les plus graves qui ont frappé cette région depuis l'explosion dans une mine en novembre 2007, qui avait coûté la vie à plus de 100 mineurs.

Les mines ukrainiennes, concentrées essentiellement dans l'est du pays, sont régulièrement le théâtre d'accidents mortels en raison d'équipements souvent obsolètes et du non-respect de normes de sécurité.

Le 26 juillet, l'écroulement d'une galerie avait déjà fait trois morts dans la mine Rodinskaïa, dans la région de Donetsk.