Les Lettons ont limogé leur parlement lors d'un référendum historique, samedi, alors que le pays touché par la récession tente de mettre fin à une culture de copinage entre la politique et les affaires.

Après dépouillement de 57 pour cent des voix, 94,8 pour cent des électeurs avaient approuvé la dissolution de la législature, a annoncé la Commission électorale centrale.

Une simple majorité des voix était nécessaire pour dissoudre le Parlement, et ce sans taux de participation minimum. Les données de la Commission démontrent que moins de 45 pour cent des électeurs inscrits sont allés voter.

Il s'agit du premier référendum de ce genre depuis que le pays balte de 2,2 millions de personnes est sorti de l'Union soviétique il y a 20 ans. Les résultats forcent la tenue d'élections parlementaires en septembre.

Le premier ministre Valdis Dombrovski a déclaré avoir voté en faveur de la dissolution du parlement national, la Saeima, estimant qu'une nouvelle élection serait une «occasion pour s'assurer que les forces soutenant l'État de droit disposeraient d'une majorité» dans une nouvelle législature.

Le référendum a été exigé en mai lorsque l'ancien président Valdis Zatlers a utilisé ses pouvoirs présidentiels pour dissoudre le Parlement, une décision qui doit être soutenue par une majorité de députés.

M. Zatlers était fâché du fait que des députés avaient bloqué une enquête anticorruption impliquant des législateurs haut placés et des hommes d'affaires.

La semaine suivante, M. Zatlers a perdu sa réélection lorsque les députés, qui élisent le président tous les quatre ans, ont plutôt opté pour son opposant Andris Berzins, un député millionnaire.

Plusieurs Lettons partagent les inquiétudes de M. Zatlers, selon qui les riches et puissants ont obtenu trop d'influence en politique à l'aide de leurs liens personnels et d'affaires avec les législateurs, ou en se faisant eux-mêmes élire au Parlement.