Des soldats turcs appuyés par la force aérienne ont lancé une offensive majeure dans le sud-est du pays, vendredi, après une attaque des rebelles kurdes qui a tué 13 soldats la veille.

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que la violence des rebelles kurdes dans la région de Diyarbakir ne servirait à rien.

«Ce qu'ils ont fait ne nous mènera jamais à la table des négociations, a dit M. Erdogan dans un discours télévisé. S'ils veulent la paix, ils n'ont qu'une chose à faire: l'organisation terroriste doit rendre les armes.»

Jeudi, des rebelles kurdes ont attaqué les forces turques à Diyarbakir, des combats qui se sont soldés par la mort de 13 soldats et 7 rebelles. Ce sont les affrontements les plus meurtriers impliquant des rebelles kurdes en trois ans.

Cette attaque, ajoutée à la déclaration d'autonomie des parlementaires kurdes jeudi, a suscité des manifestations contre les Kurdes à travers la Turquie, dont une attaque à la bombe contre les locaux du parti kurde à Ankara jeudi soir.

L'attaque rebelle et le vote sur l'autonomie ont eu lieu quelques heures après que les députés du parti kurde et le gouvernement eurent échoué à conclure une entente pour mettre fin au boycottage du Parlement turc par les députés kurdes.

Les députés kurdes affirment qu'ils ne prêteront pas serment jusqu'à ce que cinq de leurs collègues, accusés d'être liés aux rebelles, soient libérés de prison. Ils demandent aussi qu'un politicien kurde, Hatip Dicle, dont l'élection a été annulée pour ses liens avec les rebelles, soit autorisé à travailler au Parlement.

L'offensive militaire, qui implique des centaines de soldats d'élite, se déroule dans les régions reculées du sud-est de la Turquie où se cacheraient les rebelles. Cette région est située près du nord de l'Irak, où les rebelles kurdes ont longtemps eu des bases.

L'armée turque a refusé de dire si l'offensive avait fait des victimes jusqu'à maintenant.