Le magnat des médias Rupert Murdoch et son fils James se sont finalement déclarés prêts jeudi à s'expliquer le 19 juillet devant la commission parlementaire d'enquête sur le scandale des écoutes téléphoniques illégales réalisées par des employés de leur groupe de presse en Grande-Bretagne.

Il s'agit d'un revirement: ils avaient fait savoir auparavant jeudi qu'ils ne se rendraient pas à la convocation du président de la Commission des médias et de la culture de la Chambre des Communes, James Whittingdale. À présent, Rupert et James Murdoch -responsable des opérations en Europe et en Asie de News Corp, l'empire médiatique de son père- «ont l'intention d'y aller», a déclaré Miranda Higham, une porte-parole de News Corp.

Rupert Murdoch est arrivé à Londres dimanche pour gérer les conséquences du scandale, qui continue à prendre de l'ampleur. Selon M. Whittingdale, l'homme d'affaires et son fils James ont d'abord signifié dans une lettre leur refus d'être auditionnés la semaine prochaine par la commission -ce qui est illégal.

Les députés, a ajouté M. Whittingdale, souhaitent en particulier entendre James Murdoch. Celui-ci «a affirmé que le parlement a été induit en erreur» et d'abord proposé une audition en août, ajoute le président de la commission. «Nous avons estimé qu'il était injustifiable d'attendre le mois d'août», a-t-il dit.

Rupert Murdoch, de son côté, avait fait savoir qu'il se présenterait devant une autre commission d'enquête, dirigée par un juge et mise en place à la demande du premier ministre David Cameron. Rebekah Brooks, directrice générale de News International, filiale britannique de News Corp, a de son côté annoncé qu'elle serait présente le 19 juillet.

Le vice-premier ministre Nick Clegg avait auparavant appelé Murdoch et les dirigeants de son groupe à s'expliquer. «S'ils ont le moindre sens de la responsabilité due à leur position, ils doivent venir et s'expliquer eux-mêmes devant la commission», a déclaré M. Clegg dans une interview à BBC radio.

James Whittingdale s'est félicité du revirement des Murdoch. «Ce sera la première fois que Rupert Murdoch, James Murdoch et effectivement Rebekah Brooks, répondront à des questions dans cette affaire. Ils témoigneront devant une commission parlementaire et j'espère qu'ils prendront cela au sérieux.» M. Whittingdale espère qu'ils «ne nous donneront pas seulement les réponses que nous souhaitons entendre, mais celles qu'énormément de gens se posent».

Par ailleurs, la police britannique a annoncé jeudi une nouvelle arrestation dans le cadre de l'enquête. Neil Wallis, ancien rédacteur en chef adjoint du tabloïd News of the World de 2003 à 2007, est soupçonné de participation à des écoutes téléphoniques illégales. L'affaire a provoqué dimanche la fermeture de l'hebdomadaire à sensation, propriété du groupe de médias de Rupert Murdoch, après 168 années d'existence.

La police a jusqu'à présent arrêté neuf personnes, dont deux dans une enquête distincte sur des faits de corruption présumés de policiers. Des journalistes et membres du groupe News International sont notamment soupçonnés d'avoir versé de l'argent à des policiers pour obtenir des informations sur les membres de la famille royale.