Le Sunday Times et le Sun, deux journaux du groupe News Corp de Rupert Murdoch, ont obtenu illégalement des informations sur l'ancien Premier ministre travailliste Gordon Brown, du temps où il était ministre de l'Economie, ont rapporté mardi plusieurs médias.

C'est la première fois que d'autres quotidiens du groupe Murdoch sont accusés d'implication dans le scandale qui a conduit à la fermeture définitive dimanche du News of the World (NotW), tabloïde dominical britannique.

Selon la BBC, le Sunday Times a recouru à des personnes se faisant passer pour Gordon Brown afin d'obtenir auprès d'Abbey National des informations confidentielles sur ses finances personnelles et ses propriétés.

Le Sunday Times avait consacré un titre de Une à l'achat supposé à prix cassé par M. Brown d'un appartement appartenant à Robert Maxwell, magnat de la presse britannique décédé en 1991.

Les Brown soupçonnent en outre, selon plusieurs médias dont la BBC, que le dossier médical de leur fils Fraser, atteint d'une mucoviscidose, avait été piraté, permettant au Sun d'annoncer la maladie du petit garçon en 2006.

Pour couronner le tout, la BBC a indiqué que Scotland Yard avait informé Gordon Brown que ses coordonnées personnelles figuraient dans les carnets de Glenn Mulcaire, un détective privé agissant pour le compte du NotW, condamné à 6 mois de prison en 2007 pour avoir piraté des messageries téléphoniques.

News International, qui englobe les journaux britanniques du groupe, a publié un communiqué laconique appelant quiconque détenant des informations à les communiquer, «de façon à ce que nous puissions enquêter.»

Un porte-parole de Gordon Brown a indiqué lundi soir que l'ancien Premier ministre était «choqué» de la manière «criminelle et anti-éthique utilisée pour obtenir des détails personnels sur sa famille».

Devenu Premier ministre en 2007, M. Brown a été battu aux élections du printemps 2010 par le conservateur David Cameron, qui a formé une coalition avec les libéraux-démocrates.

Un autre rebondissement est intervenu lundi dans le scandale des écoutes, avec des révélations de la BBC selon lesquelles des policiers chargés de la sécurité de la famille royale avaient réclamé de l'argent au NotW pour livrer des informations sur la famille royale, dont la reine elle-même.

Ces révélations figureraient dans des e-mails remis par la direction du NotW à la police.

Scotland Yard a refusé de commenter l'information, mais a protesté contre «les fuites visant à destabiliser l'enquête» en cours sur le scandale des écoutes téléphoniques.