Le Bélarus a condamné au moins 140 personnes pour avoir participé à des manifestations contre le régime du président Alexandre Loukachenko qui ont été dispersées sans ménagement par la police dimanche, ont estimé mardi des mouvements de défense des droits de l'Homme.

Une centaine de militants d'opposition ont été condamnés à Minsk et 40 autres dans d'autres villes du pays, selon un décompte de l'AFP sur la base de chiffres publiés par l'organisation Viasna à Minsk et d'autres ONG spécialisées régionales.

Les manifestants ont été condamnés à des peines de prison comprises entre deux et 15 jours. D'autres ont échappé à la détention mais se sont vus infliger des amendes d'environ 140 euros.

La police bélarusse a interpellé dimanche quelque 400 personnes à travers le pays qui avaient répondu à des appels à manifester lancés sur internet, un mouvement baptisé «La révolution via le réseau social».

Ce mouvement appelle les manifestants à applaudir dans la rue pour exprimer leur désaccord avec le régime de M. Loukachenko, qui a accentué sa répression de l'opposition depuis la présidentielle de décembre et alors que le pays est plongé dans une crise économique grave.

«Si vous croyez que vous pouvez faire peur à un peuple entier vous avez tort», ont proclamé sur internet les organisateurs de la contestation.

«Cela ne peut arrêter les protestations pacifiques. On ne se bat pas pour un bout de saucisse ou une augmentation de salaire de 20 dollars, mais pour la liberté», ont-ils encore martelé.

Le Bélarus, sous le coup de sanctions occidentales, multiplient les arrestations d'opposants depuis décembre. Plusieurs dirigeants de l'opposition ont été condamnés à des peines de prison ferme.