Le procès de l'ancien président français Jacques Chirac pour une affaire d'emplois fictifs, qui avait été suspendu en mars, se déroulera du 5 au 23 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé lundi le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe.

Initialement prévu à partir du 7 mars, le procès de M. Chirac avait été interrompu au lendemain de son ouverture en raison d'une question de procédure, dite «question prioritaire de constitutionnalité (QPC)», portant sur la prescription des faits jugés.

Cette QPC avait été transmise par le tribunal à la Cour de cassation, plus haute instance judiciaire française, qui a décidé le 20 mai de ne pas la soumettre au Conseil constitutionnel, permettant ainsi au procès de reprendre.

Les audiences de mars s'étaient déroulées en l'absence de l'ancien président français, 78 ans, mais en présence de la plupart de ses neuf coprévenus dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris.

La santé de M. Chirac et sa capacité à participer au procès ont déjà fait l'objet de nombreuses conjectures.

Protégé pendant ses 12 ans à la présidence (1995-2007) par une immunité, Jacques Chirac doit répondre de faits remontant au début des années 1990, quand il était maire de Paris (1977 à 1995).

Il est renvoyé devant la justice pour «détournement de fonds publics», «abus de confiance» et «prise illégale d'intérêt». Il encourt une peine de dix ans de prison et de 150.000 euros d'amende.

M. Chirac est soupçonné d'avoir permis que des personnes travaillant essentiellement pour son parti, le RPR (ancêtre de l'UMP, le parti de l'actuel chef de l'État Nicolas Sarkozy), soient rémunérées par la mairie de Paris.

L'ancien président n'a cessé de récuser l'existence d'un «système organisé».

La principale victime, la Ville de Paris, avait renoncé à se porter partie civile après un accord d'indemnisation de 2,2 millions d'euros conclu avec l'UMP et Jacques Chirac.