La Cour de Justice de la République (CJR) pourrait dire ce vendredi si elle ouvre ou non des enquêtes contre les ministres Christine Lagarde et Claude Guéant, respectivement pour abus d'autorité et discrimination raciale.

C'est pour Christine Lagarde que ce rendez-vous judiciaire est le plus crucial car l'annonce d'une éventuelle enquête ternirait sa candidature à la direction générale du FMI, poste pour lequel la ministre de l'Économie est pressentie. Ironie du sort, le dépôt des candidatures à ce poste est justement clos vendredi soir. Quoi qu'il advienne, la ministre a assuré qu'elle «maintiendrait» sa candidature au FMI.

Selon une source proche du dossier, la CJR risque fort de repousser sa décision à une réunion ultérieure qui se tiendrait dans les semaines qui viennent.

Il y a un mois, le procureur général près la Cour de Cassation, Jean-Louis Nadal, a saisi la commission des requêtes de la CRJ, estimant qu'il existait des éléments justifiant l'ouverture d'une enquête pour abus d'autorité dans le dossier de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie dans la vente litigieuse d'Adidas par le Crédit lyonnais en 1993.

Le parquet général reproche à Christine Lagarde d'avoir recouru à un arbitrage alors qu'il s'agissait de deniers publics et de ne pas avoir exercé de recours contre la sentence arbitrale, alors que plusieurs spécialistes l'y encourageaient.

Mais le dossier Lagarde ne sera pas le seul à transiter sur le bureau de la commission des requêtes vendredi. Les magistrats devront également se pencher sur le cas Guéant.

Fin avril, l'association SOS Racisme a en effet déposé plainte contre le ministre de l'Intérieur pour incitation à la discrimination raciale après ses propos du 4 avril, en marge d'un déplacement à Nantes et à la veille du débat de l'UMP sur la laïcité: «C'est vrai que l'accroissement du nombre des fidèles de cette religion et un certain nombre de comportements posent problème», avait dit le ministre.