L'épidémie d'E. coli entérohémorragique (ECEH) qui a fait chuter les ventes de légumes à l'échelle du continent européen est en perte de vitesse.

Le ministre de la Santé de l'Allemagne, Daniel Bahr, a indiqué hier à Berlin, à l'issue d'une rencontre avec des responsables sanitaires régionaux et européens, que le pire était passé - tout en prévenant qu'il était encore trop tôt pour lever l'alerte.

«Il peut certes y avoir de nouveaux cas, et malheureusement aussi des morts supplémentaires, mais le nombre de nouvelles infections baisse de manière sensible», a dit M. Bahr.

L'institut allemand Robert-Koch a parallèlement signalé une «tendance décroissante» du nombre de cas de contamination, qui demeurent pour la plupart concentrés en Allemagne.

Selon le plus récent relevé de l'organisation de veille sanitaire, près de 2500 personnes ont été contaminées depuis le début du mois de mai. De ce nombre, environ un quart a eu un syndrome qui peut causer des complications sanguines et rénales potentiellement fatales. Vingt-cinq personnes en sont mortes à ce jour.

Bien que les autorités se veuillent rassurantes, les chercheurs n'ont toujours pas trouvé l'origine de la bactérie en cause, une souche particulièrement rare et virulente de l'ECEH.

Après avoir suspecté les concombres espagnols, les spécialistes ont fait marche arrière à la suite de tests qui y ont détecté une souche autre que celle de l'épidémie. De nouvelles analyses ont ensuite fait porter les soupçons sur une ferme située à une centaine de kilomètres de Hambourg où sont produites des graines germées. Les premières analyses réalisées sur place n'ont cependant pas permis de déceler la bactérie.

Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, de nouveaux indices semblent confirmer que la ferme a joué un rôle dans l'épidémie puisque des employées à l'empaquetage auraient notamment été contaminées au début du mois de mai.

L'institut Robert-Koch, qui a observé que les personnes contaminées avaient consommé plus de salades, de concombres et de tomates que les autres, a cependant indiqué hier qu'une «faible proportion» des personnes touchées à ce jour par l'ECEH avait mangé des graines germées.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies s'est pour sa part contenté de relever que des «aliments contaminés demeurent le véhicule le plus probable de contamination».

Les doutes sur l'origine de la bactérie font des vagues en Allemagne, où la population s'irrite de plus en plus des réponses parfois contradictoires des responsables des différents ordres de gouvernement.

Le commissaire européen à la Santé, John Dalli, s'est aussi montré critique à l'égard de l'Allemagne. «Il est crucial que les autorités nationales ne se précipitent pas pour donner des alertes non probantes, car cela crée des psychoses et des problèmes», a-t-il souligné.