Le G8 qui s'ouvre aujourd'hui à Deauville ne risque pas de donner lieu à des affrontements de rue comme on a pu en voir à Seattle ou à Québec.

Les organisations altermondialistes ont décidé de s'installer au Havre, de l'autre côté de l'estuaire de la Seine, à une dizaine de kilomètres de la station balnéaire où convergent une vingtaine de chefs d'État.

«Nous n'avons guère eu le choix. Les autorités nous ont prévenus qu'aucune manifestation ne serait tolérée à Deauville», explique Thomas Coutrot, coprésident de la section française de l'organisme altermondialiste Attac.

La décision des contestataires de s'installer à bonne distance du sommet témoigne aussi, dit-il, d'un changement d'approche: «C'est clairement une nouvelle stratégie. Les gens ne pensent plus qu'on puisse obtenir des changements par des affrontements violents en marge des sommets.»

Si elle a permis au mouvement altermondialiste d'émerger, ajoute-t-il, la stratégie de l'affrontement n'a pas donné de résultats concrets, si ce n'est une «répression très forte» de la part des forces de l'ordre.

Les autorités françaises ont de toute manière rendu la tâche pratiquement impossible à d'éventuels manifestants en transformant Deauville en véritable forteresse. Plus de 20 000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour l'occasion.

La gare, l'aéroport et les ports sont fermés, et l'espace aérien est protégé par un drone et une dizaine d'hélicoptères. La navigation sur la côte est interdite.

La peur d'un attentat visant à venger la mort du chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, a notamment été évoquée pour justifier l'ampleur du dispositif.

Le ministre de l'Intérieur de la France, Claude Guéant, a indiqué que le nombre de policiers était malgré tout deux fois moins important qu'au sommet de l'OTAN à Strasbourg, en 2009, marqué par de violents affrontements.