L'éruption du volcan islandais Grimsvötn était pratiquement achevée mercredi après moins de quatre jours d'activité, selon des géologues islandais, écartant le spectre d'un long chaos aérien semblable à celui provoqué il y a un an par les cendres de l'Eyjafjöll.

«Il n'y a pas eu d'activité depuis 22h00 hier soir (heure de Montréal). Le panache a pratiquement disparu», a déclaré à l'AFP une géologue de l'Office météorologique d'Islande, Sigthrudur Armannsdottir.

Après avoir atteint jusqu'à 20 kilomètres de haut dans les heures qui ont suivi l'éruption samedi soir, le nuage de cendres craché par le Grimsvötn s'est rapidement réduit jusqu'à moins de 2000 mètres mardi en fin de journée, avant de se réduire à la portion congrue dans la nuit.

Dès mardi soir, les autorités islandaises avaient dit que l'éruption devrait prendre fin d'ici la fin de cette semaine.

Un avion devait survoler le Grimsvötn afin d'établir un état des lieux plus précis et notamment d'analyser la composition du panache, ont indiqué à l'AFP les services d'urgence.

«On ne veut pas le déclarer mort avant qu'il ne soit réellement mort», a souligné Urdar Gunnarsdottir, une porte-parole de la sécurité civile.

Mais l'éruption du Grimsvötn, très violente au départ, semble bien à l'agonie: les secousses sismiques autour du volcan ont cessé mardi et l'activité qui diminuait progressivement a atteint un niveau «minimal», a expliqué Mme Gunnarsdottir.

Le Grimsvötn, situé sous le glacier Vatnajökull dans le sud-est de l'Islande, est le volcan le plus actif de l'île, mais ses éruptions sont le plus souvent de courte durée, à l'exception d'une en 1873 qui avait duré sept mois.

Les experts interrogés par l'AFP jugent peu probable un nouveau sursaut, ce qui ne correspondrait pas non plus au comportement du volcan par le passé.

Björn Oddsson, un géologue de l'Université d'Islande à Reykjavik qui a observé le volcan vers 19H00 mardi soir, a indiqué à l'AFP que le panache était composé uniquement de vapeur d'eau provenant du glacier, les cendres ayant cessé de s'envoler haut dans l'atmosphère.

Le volcan «produisait encore des cendres mais elles n'allaient pas dans l'atmosphère, elles retombaient directement sur le glacier. Il y avait un panache d'environ un kilomètre composé seulement de vapeur (d'eau), parce que le volcan va produire de la vapeur pendant quelques jours après la fin» de l'éruption, a-t-il expliqué.

S'il n'a pas provoqué 100 000 annulations de vols et affecté 8 millions de passagers comme l'Eyjafjöll en 2010 -la plus grande perturbation aérienne en temps de paix-, le Grimsvötn s'est néanmoins montré supérieur à son voisin en termes géologiques.

Culminant à 20 kilomètres d'altitude, son panache s'est élevé deux fois plus haut que le maximum atteint par l'éruption de 2010 et durant les 24 premières heures, le Grimsvötn a craché plus de cendres que l'Eyjafjöll en 40 jours, selon des calculs d'experts cités par les médias islandais.

Les problèmes posés au trafic aérien par les anciennes cendres du Grimsvötn se poursuivaient d'ailleurs mercredi: après avoir entraîné l'annulation de 500 vols mardi essentiellement dans le nord du Royaume-Uni, le nuage de cendres a cloué au sol 700 vols mercredi depuis et vers l'Allemagne.

Le reste de l'Europe est épargné, selon l'organe européen Eurocontrol, et la situation devrait se normaliser mercredi en fin de journée, levant les craintes d'un gigantesque chaos.