En novembre 2003, environ 100 000 Londoniens avaient manifesté contre George W. Bush pendant sa visite d'État. Le contraste avec l'accueil qu'a reçu son successeur, huit ans plus tard, est saisissant.

Des admirateurs attendaient Barack Obama partout sur son passage, hier, de l'abbaye de Westminster à une école polyvalente où il a joué au tennis sur table avec le premier ministre britannique.

Barack Obama et sa femme, Michelle, ont d'abord été reçus par la reine Élisabeth II au palais de Buckingham. Ils demeureront deux jours dans l'appartement qui fut la suite nuptiale du prince William et de sa femme, la duchesse de Cambridge.

Le couple présidentiel a d'ailleurs rencontré les nouveaux mariés, de retour de leur lune de miel aux Seychelles.

Barack Obama a ensuite déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu à l'abbaye de Westminster. À l'extérieur, un millier de badauds pointaient leurs appareils photo vers l'entrée de l'église. «Il est un meilleur président que la machine de guerre avant lui, a dit Damon Evans, 38 ans, qui attendait depuis trois heures. C'est dommage qu'il ne fasse pas de discours public.»

De son côté, Lior Aviram, Israélien de 29 ans, était heureux que Barack Obama durcisse le ton au sujet de l'occupation des territoires palestiniens. «Il devrait être encore plus dur avec notre gouvernement», a-t-il dit.

Devant Downing Street, où les Obama ont été accueillis par David Cameron et sa femme Samantha, l'humeur était plus sombre.

«Obama, brûle en enfer!» scandaient quelques centaines d'islamistes extrémistes, contenus par des barrières métalliques. Les femmes, toutes en niqab, étaient à l'écart des hommes.

«C'est un tyran, un meurtrier, a dit une femme dans la mi-vingtaine, qui n'a pas voulu dire son nom. Il est responsable d'atrocités en Irak, en Afghanistan et dans la bande de Gaza.»

À l'inverse, des Libyens s'étaient écriés: «Merci, les États-Unis!» au passage de la limousine présidentielle. «Si Barack Obama n'était pas intervenu, il y aurait eu un génocide aux mains de Kadhafi», a expliqué l'organisateur du rassemblement, Noureddine Waheshi.

Invité d'honneur

Barack Obama et David Cameron avaient déclaré le matin même qu'ils formaient un tandem comparable à celui de Ronald Reagan et Margaret Thatcher dans les années 80. Ils ont démontré en après-midi leur esprit d'équipe au cours d'une partie de ping-pong contre deux étudiants, au cours d'une visite-surprise dans une polyvalente. Blagueurs, ils se sont tapé dans la main en signe de félicitation malgré leur défaite.

En soirée, Barack Obama était invité à un somptueux banquet au palais de Buckingham. Il n'est que le troisième président américain en un siècle à recevoir cet honneur. Le président a porté un toast à la reine Élisabeth et lui a transmis les salutations de ses filles, Sasha et Malia. En référence à une visite amicale au printemps 2009, il a déclaré devant les 200 invités: «Elles vous adoraient avant même que vous leur permettiez de faire un tour de carrosse dans les jardins du palais de Buckingham.»