Le volcan islandais Grimsvötn a continué lundi de cracher un lourd nuage de cendres, mais son activité a diminué, permettant la réouverture des aéroports internationaux en Islande, tandis que de premières pertubations sont intervenues dans le trafic aérien en Europe du Nord.

L'autorité britannique de régulation du trafic aérien NATS (National Air Traffic Services) a annoncé que le nuage de cendres pourrait parvenir au-dessus de l'Ecosse d'ici à 01H00 GMT mardi.

Conséquence de ces événements, le président américain Barack Obama est arrivé lundi soir à Londres, plus tôt que prévu par son programme (son avion devait initialement y atterrir mardi), après une visite effectuée en Irlande.

«À la suite des prévisions (de présence) de (quantités) significatives de cendres volcaniques dans l'espace aérien écossais», la compagnie British Airways a de son côté décidé, également «par précaution», qu'«elle n'assurerait aucun vol entre Londres et l'Écosse mardi (...) qui arrive en Écosse avant 14H00 (13H00 GMT, ndlr) ou part d'Écosse avant 14H00».

La néerlandaise KLM a de même annulé seize vols entre Amsterdam et le nord du Royaume-Uni, notamment l'Écosse.

Et la compagnie cargo Loganair a suspendu 36 vols prévus entre lundi 17H00 GMT et mardi 12H00 GMT, pour la plupart des vols intérieurs écossais, mais aussi quelques vols à destination de Birmingham (Angleterre) et de Belfast (Irlande du Nord).

La force de l'éruption était toujours jugée «importante» lundi et, selon Peitur Arason, des services islandais de météorologie, «les vents de basse altitude (...) soufflent fort en direction de la Grande-Bretagne, mais à plus haute altitude ils soufflent vers le Nord-Ouest».

L'organisation européenne de la sécurité aérienne Eurocontrol a cependant fait savoir qu'«aucune fermeture de l'espace aérien n'était attendue» lundi ni mardi hors Islande, même si le nuage de cendres devrait bien «affecter» une partie du ciel européen.

Après l'Europe du Nord, le nuage pourrait se diriger vers l'espace aérien français et le nord de l'Espagne jeudi «si les émissions volcaniques se poursuivent avec la même intensité», a pour sa part averti Eurocontrol.

Il n'y a «aucun risque» qu'il touche l'espace aérien français dans les prochaines 48 heures, après «tout dépendra», a à cet égard déclaré le secrétaire d'État français aux Transports Thierry Mariani.

Tandis que le Groenland a clos une partie de son espace aérien, l'Islande dont l'espace aérien est fermé depuis dimanche, devait rouvrir lundi soir ses quatre aéroports internationaux et en particulier le plus important, celui de Reykjavik-Keflavik desservant la capitale.

Une porte-parole des autorités aéroportuaires islandaises (Isavia), Hjordis Gudmundsdottir, a précisé que seule une petite partie de l'espace aérien islandais, située dans le sud de l'île dans la région du volcan, demeurerait encore fermée.

Le volcan le plus actif d'Islande connaît depuis samedi son plus violent début d'éruption en un siècle au moins, avec un panache de fumée qui s'est élevé jusqu'à une vingtaine de kilomètres dans les premières heures.

Lundi, le Grimsvötn connaissait toujours une forte activité même si la puissance de l'éruption a diminué avec un panache qui n'atteignait plus qu'entre 8 km et 12 km de hauteur.

Les dernières éruptions du Grimsvötn ont été courtes et leur forte intensité aux premières heures a ensuite rapidement décru.

L'éruption qui a débuté samedi a été très importante et la région aux alentours du volcan a été vite recouverte d'une épaisse couche de cendres.

«La visibilité à Kirkjubaejarklaustur (un village à environ 70 km du cratère) est très limitée et il en est de même dans les îles Westmann (Vestmannaeyjar)» situées au sud-est de l'Islande, a indiqué lundi M. Kjartansson.

Selon de premières constatations, les cendres projetées par le Grimsvötn sont plus lourdes et se déplacent donc moins que celles émises il y a un an par un autre volcan islandais, l'Eyjafjöll, dont l'éruption avait entraîné la plus grande fermeture d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix.