Environ 4 100 tonnes d'ordures envahissent les rues de Naples, où le gouvernement italien a dépêché lundi des militaires pour faire face à cette crise qui perdure malgré un plan d'urgence lancé fin 2009.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les pompiers de la métropole méridionale ont dû intervenir pour éteindre 28 incendies dans les monceaux de déchets.

La situation est d'autant plus préoccupante que les températures montent en cette saison, rendant l'odeur dans certaines rues insupportable et présentant potentiellement des risques pour la santé. Pour y faire face, des équipes ont répandu du désinfectant sur les tas d'ordures.

Malgré les promesses répétées des autorités locales et du gouvernement, Naples est à nouveau envahie par les ordures depuis des jours, après une légère accalmie fin 2010-début 2011.

Fin novembre, M. Berlusconi avait promis que le problème des déchets serait réglé rapidement, et le 26 novembre la Commission européenne avait mis en demeure Rome de mettre en oeuvre, sous peine de sanctions financières, un nouveau plan de traitement des déchets dans la région de Naples.

Le gouvernement avait adopté un décret censé accélérer les procédures administratives pour la construction de centres de traitement et d'incinération des déchets.

Naples ne réussit plus à se débarrasser de ses déchets en raison d'un manque d'incinérateurs, de l'engorgement des décharges de la région et de l'opposition des populations locales à l'utilisation ou l'extension de sites à ciel ouvert parvenus à saturation.

La société chargée de la collecte et de la gestion des déchets à Naples, l'Asia, a d'ailleurs souligné dimanche que le problème n'était pas le ramassage des ordures, mais l'absence de lieux adéquats pour les décharger et les traiter.

Naples avait déjà fait la une de la presse mondiale en 2007/2008 avec des photos du centre historique envahi d'immondices et l'incapacité du gouvernement de centre-gauche à en venir à bout avait favorisé la victoire de Silvio Berlusconi aux législatives du printemps 2008 et à son retour au pouvoir.

À cette époque, les autorités avaient promis la construction d'incinérateurs qui n'ont pas encore vu le jour. Selon les experts, il faudra au moins trois ans pour construire les installations nécessaires au désengorgement de Naples.