Environ 10 000 Arméniens, selon l'agence Interfax, sont descendus dans les rues d'Erevan samedi pour réclamer que la Turquie reconnaisse le «génocide», à la veille du 96e anniversaire du massacre d'Arméniens sous l'Empire ottoman.

Répondant à l'appel de la Fédération révolutionnaire arménienne (Dachnaktsoutioun), un influent parti politique de ce pays du Caucase, les manifestants, essentiellement des jeunes, ont exhibé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «l'Arménie demande à la Turquie la reconnaissance», a constaté une journaliste de l'AFP.

Portant des torches et des bougies, ils ont participé à une marche pour se rendre à un monument sur une colline d'Erevan dédié aux victimes des massacres que les Arméniens qualifient de «génocide» et dont ils réclament la reconnaissance par Ankara et la communauté internationale.

«La Turquie nous a volé nos terres historiques, nos monuments et notre avenir», a lancé un député de Dachnaktsoutioun, Vaghan Hovhannessian, appelant Erevan a dénoncer les protocoles arméno-turcs.

L'Arménie et la Turquie ont signé en octobre 2009 des protocoles de réconciliation, mais le processus s'est enlisé dans des accusations mutuelles.

Les persécutions sont commémorées chaque année le 24 avril, date de l'arrestation en 1915 à Constantinople de plus de 200 intellectuels et dirigeants de la communauté arménienne, marquant le début d'une vague de massacres et de déportations qui ont duré jusqu'en 1917.

Pour les Arméniens, il s'agit d'un «génocide» qui a fait plus d'un million et demi de morts au sein de leur communauté.

La Turquie reconnaît que 300 000 à 500 000 personnes ont péri. Selon Ankara, elles n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman.