Sortie de l'euro, protections douanières... la dirigeante d'extrême-droite française Marine Le Pen a présenté vendredi les grandes lignes de son programme économique pour l'élection présidentielle de 2012, aux côtés de conseillers qui ont curieusement demandé à rester anonymes.

Face au «saccage social» pour «sauver l'euro», le Front national propose une sortie «progressive» et «groupée» de la monnaie unique. Mais si d'autres pays ne suivent pas cette voie, «on sortira tout seul», a expliqué Mme Le Pen, que certains sondages placent en position d'accéder au second tour de l'élection.

Le plan de sortie du FN assure que le retour au franc, avec une parité 1 euro 1 franc, et la «dévaluation compétitive» de 20 à 25% qui l'accompagnerait, ne créeraient selon elle ni l'inflation ni l'explosion de la dette publique redoutées par les économistes.

En matière d'échanges internationaux, sont prévus des «tarifs douaniers» et des «quotas d'importations», «par produits et par pays d'origine», en ciblant les secteurs où «la concurrence est particulièrement déloyale». Ces secteurs n'ont pas été précisés.

Autre mesure phare de ce programme, le rétablissement de «l'échelle mobile des salaires», soit l'indexation des salaires sur l'augmentation des prix pour éviter la baisse du pouvoir d'achat.

Marine Le Pen a le vent en poupe dans les sondages en ayant réussi à faire de l'islam un des principaux enjeux du débat politique national.

Mais, selon les enquêtes d'opinion, les questions économiques restent l'un de ses points faibles.

C'est «François», un homme d'une trentaine d'années présenté comme un expert, qui a développé ces pistes générales.

Devant les journalistes, Marine Le Pen a justifié les réticences de son conseiller à s'exposer davantage par le «terrorisme intellectuel» qui régnerait en France, parlant, sur un ton très agacé, de «chasse aux sorcières» et de «maccarthysme».