Les bureaux de vote ont ouvert dimanche au Kazakhstan à 7 h locales (1 h GMT) pour une présidentielle anticipée qui devrait voir triompher le président Noursoultan Nazarbaïev qui dirige depuis l'époque soviétique ce pays d'Asie centrale riche en pétrole.

Plus de neuf millions d'électeurs sont appelés aux urnes dans 9700 bureaux pour ce scrutin boycotté par l'opposition. Les bureaux de vote fermeront à 14 h GMT.

Le chef de l'État kazakh, âgé de 70 ans, avait annoncé fin janvier à la surprise générale une élection présidentielle anticipée, rejetant la tenue d'un référendum pour prolonger jusqu'en 2020 son mandat comme le souhaitait le Parlement, dont tous les sièges sont contrôlés par le parti de M. Nazarbaïev, Nour Otan.

Cette décision est intervenue après de vives critiques de ses alliés occidentaux, les États-Unis et l'Union européenne.

L'opposition a décidé de boycotter l'élection estimant ne pas avoir le temps de se mettre en ordre de bataille et dénonçant une manoeuvre politicienne du chef de l'État.

M. Nazarbaïev a face à lui trois adversaires au poids politique insignifiant. Deux d'entre eux -le communiste Jambyl Akhmetbekov et le sénateur Gani Kassymov- s'étaient d'ailleurs prononcés en faveur de la prolongation du mandat de M. Nazarbaïev jusqu'en 2020.

Aucune élection au Kazakhstan n'a été reconnue comme libre par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) depuis l'indépendance du pays en 1991.

Le premier ministre kazakh Karim Massimov a estimé samedi dans une interview à l'AFP qu'il fallait «du temps» pour l'instauration d'une démocratie à l'occidentale au Kazakhstan.

Il a cependant souligné que le président avait pris une décision «très importante» dans ce sens ayant renoncé au référendum.

M. Nazarbaïev s'est fait attribuer en 2010 le titre d'Elbassy (chef de la Nation en kazakh), un statut qui lui confère, à vie, le pouvoir de décider des grandes orientations politiques du pays ainsi qu'une immunité perpétuelle.

Si le Kazakhstan est loin d'être un modèle démocratique, Noursoultan Nazarbaïev bénéficie tout de même d'une réelle popularité auprès de ses 16 millions de concitoyens, gagnée notamment grâce à un boom économique depuis l'indépendance du pays de l'URSS en 1991.

Sous l'impulsion de son président, ce pays regorgeant d'hydrocarbures et d'autres matières premières a aussi construit des relations étroites avec la Russie, la Chine et les puissances occidentales.