Un policier de 25 ans a été tué samedi dans un attentat à la voiture piégée à Omagh, en Irlande du Nord, a indiqué la police.

«Un homme a été tué dans une explosion à Omagh», a déclaré une porte-parole de la police nord-irlandaise. «Un engin a explosé sous la voiture de cette personne âgée de 25 ans» peu avant 16 h (15 h GMT), a-t-elle ajouté.

Quelques minutes plus tôt, un responsable local avait annoncé à l'AFP le décès du policier. L'officier de confession catholique avait fini sa formation il y a trois semaines, selon la même source.

Aucun groupe n'a revendiqué dans l'immédiat cet attentat.

C'est le deuxième policier à être tué en Irlande du Nord depuis 2009.

La ville de Omagh, située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Belfast, la capitale de l'Irlande du Nord, avait déjà été le théâtre de l'attaque la plus meurtrière du conflit nord-irlandais. Le 15 août 1998, 29 personnes avaient été tuées dans un attentat à la voiture piégée, qui avait été revendiqué par l'IRA véritable, opposé au processus de paix.

L'attaque de samedi intervient après la dissolution, la semaine dernière, de l'assemblée d'Ulster en vue des élections locales prévues le 5 mai.

Le premier ministre de la République d'Irlande, Enda Kenny, a réagi en accusant les responsables de cet attentat de «vouloir nous ramener vers les souffrances et les douleurs du passé».

«Ils doivent savoir qu'ils ne pourront jamais réussir en rejetant la volonté démocratique du peuple», a-t-il ajouté.

De son côté, le premier ministre d'Irlande du Nord, Peter Robinson a qualifié l'attentat de «néanderthalien» et estimé qu'il visait à faire peur aux catholiques pour les dissuader de s'enrôler dans la police locale.

Quant au premier ministre britannique David Cameron, il a condamné fermement ce meurtre et déclaré: «Ceux qui ont commis ce crime lâche et épouvantable ne parviendront jamais à ramener l'Irlande du Nord vers un passé sombre et sanglant.»

«Leurs actes sont rejetés par la majorité écrasante des gens au sein de toutes les tendances de la communauté» a-t-il conclu.

Pour le vice-premier ministre d'Irlande du Nord Martin McGuinness, du Sinn Fein, les auteurs du crime ont «trahi» la communauté catholique et «se dressent contre la volonté du peuple irlandais». Il les a accusés d'essayer de provoquer des divisions et souligné qu'il fallait leur répondre clairement qu'ils n'y arriveront pas et que le processus de paix se poursuivra.

La province britannique d'Irlande du Nord (Ulster) a connu pendant une trentaine d'années des violences politiques entre séparatistes catholiques et loyalistes protestants, qui ont fait plus de 3.500 morts et ont quasiment pris fin avec l'accord dit du Vendredi saint d'avril 1998.

L'Armée républicaine irlandaise (IRA), composé de catholiques et bras armé historique de la cause républicaine, a renoncé à la violence, mais des groupes dissidents continuent de prôner le recours aux armes. Une trentaine d'attentats ou tentatives d'attentats ont frappé l'Ulster l'an dernier, tous attribués à des dissidents de l'IRA, sans toutefois faire de mort.

Interrogé sur la chaîne de télévision britannique Sky News samedi, un député local, Jeffrey Donaldson, a affirmé que «les républicains dissidents avaient intensifié récemment leurs activités».

De son côté le ministère britannique de l'Intérieur a fait état d'un «niveau sérieux» de menace terroriste en Irlande du Nord, autrement dit qu'il considère comme très probable une attaque terroriste.