Après l'avalanche qui a emporté samedi 11 randonneurs français près de Bourg-Saint-Pierre dans le Valais suisse, les recherches visant à retrouver une femme encore portée disparue ont été interrompues dimanche jusqu'à nouvel ordre. Le bilan risque donc de se porter à cinq morts, dont quatre femmes, tandis que cinq personnes étaient toujours hospitalisées dimanche.

La coulée de neige, d'environ 40 mètres de large et 300 mètres de long, s'est déclenchée samedi midi près du sommet de la Croix de Tsousse (2.821m) dans le massif du Vélan. À une altitude d'environ 2000 m, elle a emporté 11 personnes, neuf randonneurs à raquettes et deux à skis, au-dessus du lac des Toules, près de l'entrée nord du tunnel du Grand-Saint-Bernard. Ces personnes appartenaient à un club alpin de Cluses (Haute-Savoie).

Dimanche matin, des secouristes ont miné le haut du secteur, pour le sécuriser, ce qui a provoqué plusieurs avalanches. Une partie de cette masse neigeuse a terminé sa course sur la première avalanche. Par endroits, l'épaisseur de la neige est de 20 mètres, ce qui rend impossible de procéder à un sondage pour retrouver la dernière personne ensevelie, qui est une femme, a expliqué à l'Associated Press Jean-Marie Bornet, porte-parole de la police cantonale valaisanne.

Sa balise d'avalanche ne produisant plus d'écho, cette situation a conduit à une interruption des recherches jusqu'à nouvel avis. Le secteur sera surveillé de jour en jour, mais il faudra que la masse de neige diminue pour reprendre les recherches.

L'enquête devra déterminer pourquoi les randonneurs ont choisi de suivre, sans guide, cet itinéraire, a souligné Jean-Marie Bornet. Ils se sont présentés en bas d'une face orientée nord/nord-est, d'un genre qu'il est recommandé d'éviter en cas de danger marqué d'avalanche, comme c'était le cas le jour du drame. Un autre principe de prudence, qui veut qu'une seule personne franchisse à la fois une portion dangereuse, n'a apparemment pas été respecté.

«Ils ont décidé de carrément gravir un couloir au-dessus duquel se trouvaient des plaques à vent» et «ont pénétré dans un piège qui s'est avéré mortel pour plusieurs d'entre eux», relève le porte-parole de la police. Sans une rescapée pour donner l'alerte, le bilan aurait été encore plus lourd.