Des activistes s'en sont pris samedi à des boutiques et à des banques au coeur de Londres, dont le célèbre grand magasin Fortnum and Mason, en marge d'une très importante manifestation syndicale contre la politique d'austérité gouvernementale.

Le groupe UK Uncut a annoncé dans un communiqué être à l'origine de l'occupation du magasin, temple du luxe situé dans le quartier ultra-touristique de Piccadilly, qu'il a accusé de se livrer à de «l'évasion fiscale».

Ce mouvement, qui s'est déjà fait connaître ces derniers mois par une série d'actions contre des entreprises pour le même motif, voudrait que le gouvernement traque l'évasion fiscale plutôt que de faire des coupes claires dans les dépenses publiques pour réduire les déficits.

Peu auparavant, des échauffourées avaient eu lieu en marge de la manifestation, à Oxford Street, une grande artère commerçante de la capitale britannique. Des perturbateurs, agissant souvent le visage masqué et brandissant des drapeaux noirs et rouges, avaient attaqué à coups de peinture et de bouteilles de verre des magasins et des banques et brisé des vitrines.

Malgré un important dispositif de sécurité dans la capitale où 4500 policiers avaient été déployés, des incidents se sont produits également à Cambridge Circus. Non loin de là, à Oxford Circus, une des places les plus fréquentées de la capitale, des manifestants avaient allumé un feu au milieu du carrefour, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des ampoules remplies d'ammoniaque ont été lancées en direction des forces de l'ordre, selon la police.

L'hôtel Ritz a également été pris pour cible par des attaquants qui ont jeté des projectiles sur la façade et l'ont maculée de peinture.

Neuf personnes ont été arrêtées et cinq policiers ont été blessés, d'après la police. Celle-ci estime que quelque 500 activistes seraient à l'origine de ces désordres, alors que le défilé syndical, qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de manifestants pendant plus de cinq heures dans le centre de Londres, s'est déroulé dans le calme.

La confédération des syndicats britanniques (Trades Union Congress, TUC) a condamné les violences, tout en assurant qu'elle n'étaient pas le fait des manifestants. Elle a «regretté amèrement» ces actes, soulignant que «les agissements de quelques centaines de personnes» ne devaient pas «faire oublier que des centaines de milliers de personnes ont voulu envoyer un message au gouvernement. C'est le coeur de la Grande-Bretagne qui s'est exprimé».

La police elle-même a refusé de faire l'amalgame entre les échauffourées et la manifestation proprement dite.

«Je ne qualifierai pas de manifestants» les personnes à l'origine des attaques, «ils se sont livrés à des activités criminelles pour leur propre compte», a affirmé le commandant de police Bob Broadhurst.