La Grande-Bretagne va réduire de 70 000 à 80 000 le nombre de visas accordés à des étudiants étrangers chaque année, soit environ 25% de moins, via une série de mesures présentées mercredi par la ministre de l'Intérieur Theresa May.

L'entrée au Royaume-Uni des étudiants étrangers non européens sera conditionnée à un bon niveau d'anglais.

À l'issue de leurs études, les étudiants devront rentrer chez eux, à moins de faire la preuve qu'ils disposent d'un travail correspondant à leurs aptitudes, payé plus de 20 000 livres (environ 32 000$ CAN) par an.

Les règles concernant leurs familles seront également durcies.

Le gouvernement espère aussi diminuer de 20 000 le nombre des proches accompagnant les étudiants, ce qui réduirait au total de 100 000 le nombre de visas accordés aux étudiants et à leurs familles.

Ces mesures doivent permettre «d'attirer les étudiants les plus brillants» et de bloquer «les étudiants bidons qui prennent des cours sans intérêt dans de fausses universités», a assuré Mme May devant les députés.

Les institutions qui souhaitent accueillir des étudiants étrangers seront soumises à une procédure d'accréditation à partir d'avril 2012.

Il s'agit de «protéger nos institutions de niveau mondial et mettre un coup d'arrêt aux abus qui s'étaient répandus sous le gouvernement travailliste», a ajouté la ministre.

Le gouvernement du conservateur David Cameron a annoncé son intention de ramener d'ici à 2015 le chiffre net des immigrés de 220.000 à «quelques dizaines de milliers» par an. Les étudiants non-européens représentent près des deux tiers des étrangers (hors Union européenne) venant au Royaume-Uni.

Un récent rapport a mis en garde contre les conséquences de ce tour de vis. «Les étudiants ne sont pas des immigrés. Ils viennent du monde entier pour étudier en Grande-Bretagne, contribuant à faire tourner notre économie», a fait valoir la semaine dernière une commission parlementaire multipartite.

Selon Universities UK, qui représente les universités britanniques, les étudiants étrangers contribuent à hauteur de plus de cinq milliards de livres par an (environ 8 milliards$ CAN) à l'économie britannique.

Le budget de certains établissements, comme la prestigieuse London School of Economics, dépend largement des frais de scolarité réglés par ces étudiants.

Ce tour de vis risque d'affecter les universités britanniques, déjà confrontées aux conséquences des coupes budgétaires et à la hausse des frais d'inscription.