Le Front national espère tirer profit de sa hausse dans les sondages pour remporter quelques sièges aux élections cantonales qui se dérouleront les 20 et 27 mars en France, mais la partie s'annonce difficile.

La nature du scrutin, ainsi que ses modalités, font en sorte qu'il est difficile pour la formation d'extrême droite d'espérer voir l'un de ses candidats sortir gagnant face aux représentants de l'UMP du président Nicolas Sarkozy ou du Parti socialiste, donné favori cette année.

Les élections cantonales - qui visent à désigner les personnes devant siéger au conseil général, principal organisme de gestion départemental - portent d'abord et avant tout sur des enjeux locaux pointus qui cadrent mal avec les thématiques nationales habituellement évoquées par le Front national.

Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours oblige les candidats à obtenir 12,5% des voix des électeurs inscrits pour pouvoir passer au second tour. Lorsque l'abstention est forte et tourne autour de 50%, un candidat doit obtenir un score de près de 25% au premier tour pour rester en lice, ce qui défavorise les formations plus marginales.

Lors des élections cantonales de 2004, le Front national avait réussi à maintenir ses candidats dans 276 cantons sans remporter aucun siège. Encore aujourd'hui, le parti ne compte aucun représentant dans les conseils généraux.

Marine Le Pen se garde bien, dans ce contexte, de faire des pronostics trop ambitieux. «C'est très difficile de prévoir avec les cantonales», a indiqué la semaine dernière la politicienne, qui reproche à la majorité gouvernementale d'avoir récemment haussé le seuil requis au premier tour de 10 à 12,5% pour lui compliquer plus encore la tâche.