Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche dans la capitale croate, Zagreb, en réclamant de nouveau le départ du gouvernement et des élections anticipées, ont rapporté les médias locaux.

Quelque 3000 manifestants se sont de nouveau rassemblés sur une place du centre-ville, Cvjetni Trg, pour se diriger ensuite vers le siège du gouvernement, où ils étaient attendus par un important cordon policier les obligeant à faire demi-tour.

«Nous voulons des emplois», «La rue fera tomber le gouvernement et l'opposition», «J'aime la Croatie, non à l'UE», pouvait-on lire sur les pancartes, selon l'agence de presse Hina.

Le gouvernement croate souhaite faire adhérer la Croatie à l'Union européenne vers 2012.

«Les paysans descendront dans les rues la semaine prochaine (...) Nous demandons une date pour des élections et ne quitterons pas les rues avant qu'ils ne nous la communiquent», a lancé à la foule Tomislav Pokrovac, un représentant des associations de paysans.

Au son bruyant de sifflets, la colonne a pris la direction du siège du parti au pouvoir, l'Union démocratique croate (HDZ, conservateurs), protégé lui aussi par la police anti-émeutes.

«Nous voulons les élections!», «HDZ, partez, les voleurs!», ont-ils scandé, selon la télévision nationale (HRT) et l'édition en ligne du quotidien Jutarnji List.

Les manifestants ont ensuite quitté le coeur de la ville et ont sillonné les rues pendant près de quatre heures au total. Le cortège a été rejoint sur son chemin par plusieurs milliers de personnes.

Entre 5000 et 10 000 personnes, selon différentes sources, ont manifesté au total.

Depuis la fin de février, les manifestations contre le gouvernement ont eu lieu quasiment tous les deux jours à Zagreb, mais aussi dans d'autres villes croates.

Quelques 10 000 personnes avaient défilé vendredi à Zagreb.

Selon un sondage présenté dimanche soir par la HRT, 70% des Croates soutiennent le mouvement de protestation contre le gouvernement.

L'économie croate s'est contractée de 1,4% en 2010 par rapport à l'année précédente, son deuxième recul consécutif après une contraction du PIB de 5,8% en 2009. Le chômage touchait en janvier 19,6% de la population active.