Plus de 3000 militaires retraités sont descendus dans les rues de Bucarest, en Roumanie, pour protester contre les modifications apportées à leurs prestations de retraite, mardi.

Le gouvernement roumain, à court d'argent, a adopté en janvier une ordonnance pour recalculer le montant des pensions versées aux anciens militaires. Le calcul ne se fait plus en fonction des contributions individuelles, comme c'était le cas auparavant, mais plutôt selon le salaire moyen prévalant au pays.

Les protestataires réunis mardi ont soutenu que ce nouveau calcul réduisait leur rente. Ils ont déposé une poursuite judiciaire contre le gouvernement et seront entendus devant un tribunal le 23 mars.

Les retraités ont scandé «À bas la mafia», en lien avec des allégations de corruption portées contre le gouvernement. Ils ont également scandé des slogans contre le président Traian Basescu et le premier ministre Emil Boc.

Un ancien officier de l'infanterie, Dumitru Ranciog, a affirmé que la nouvelle méthode de calcul des prestations était une véritable farce. L'homme, âgé de 52 ans, soutient que les retraités veulent revenir au calcul précédant et qu'ils n'accepteraient pas une offre inférieure. En vertu du nouveau calcul, la pension de M. Ranciog, qui a dû quitter l'armée lors de sa restructuration, est passée de 580 $ à 362 $ par mois. La Cour suprême roumaine avait statué, en janvier, qu'il était illégal de faire des coupes dans les prestations de retraite des militaires. Les retraités ne croient toutefois pas que le gouvernement respectera le jugement de la cour.

Les anciens militaires ont marché quelque trois kilomètres, de l'Académie militaire jusqu'aux bureaux gouvernementaux de la place de la Victoire, où ils ont poursuivi leur manifestation.

La circulation a été détourné dans les rues de la capitale, provoquant la colère des automobilistes, déjà frustrés par les travaux routiers et l'engorgement des voies publiques.